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Gouvernance sécuritaire et processus de sortie de crise : La dangereuse inflation des cas de replis identitaires

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Presque chaque jour que Dieu fait, l’on assiste à la création d’association basée sur le communautarisme : Tabital Pulaaku, Dental Wuwarbe, Djinna Dogons, Ir Ganda …. Tous ces cas de replis identitaires donnent de la chair de poule dans un pays en laborieux processus de sortie de crise avec des nerfs à fleur de peau !

Certains de ces associations n’hésitent pas à exhiber leurs relents identitaires calqués sur une certaine autopromotion communautariste ou la valorisation de l’ethnie au détriment de la nation. Alors que le Mali a toujours eu cette fierté d’être l’un des rare pays ouest africain à avoir une nation. Seulement qu’elle est très riche de sa diversité, de sa richesse et de sa culture.

Et Antoine de Saint Exupéry vantait si bien ce qu’il appelait la « différence positive » source d’enrichissement mutuel des horizons humains. « Mon frère, si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis », opinait-il dans l’un de ses livres.

Aujourd’hui, les violences occasionnées par la crise sécuritaire au Mali ont poussé certains responsables du pays à cultiver une campagne plutôt nauséabonde de repli sur soi, avec un discours quasi insurrectionnel. « Si nous ne défendons pas notre terroir, nous risquons de disparaître », clamait la semaine dernière un haut responsable du pays. Comme au détriment de l’instinct de survie général, donc du pays, il faut aujourd’hui dresser des murs de cloisonnement des entités communautaires. Et dire que cette situation s’entretient dans un pays où des armes circulent. Que dire de la situation actuellement explosive à Gao avec des communautés se regardant en chien de faïence ?

Ces attitudes de repli sur soi ou sur son ethnie ou sa communauté se sont beaucoup développées ces dernières années dans certaines zones du pays que les plus hautes autorités du pays doivent agir…

A priori et normalement selon le texte fondateur des associations, l’on ne doit fonder aucune association, à moins d’en faire une simple amicale (sans obligation de récépissé à l’administration territoriale), ne doit être basée sur la seule appartenance à une communauté linguistique ou ethnique. Mais, la réalité est toute autre. Des centaines d’associations se créent et revendique l’objet de défendre une communauté. Certaines interférent dans le fonctionnement de l’Etat, la puissance publique, par des prises de positions qui menacent l’unité nationale déjà mise à mal par la crise sécuritaire.

A titre d’exemple que dire devant des associations qui disent dans leurs discours qu’il est temps qu’un Peul devienne président de la République du Mali. Comme si la conquête du pouvoir a des critères constitutionnels liés à des données subjectives de descendance. Ces adeptes de Gobineau et de Heguel doivent savoir raison garder pour ne pas s’inscrire cyniquement dans l’abjecte théorie de la supériorité d’une communauté.

Les velléités d’apologie du terroir doivent être combattues en ce temps de mondialisation, surtout à l’intérieur d’un pays qui, plus est, en sortie de crise.

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Bruno SEGBEDJI

Source: Mali-Horizon 

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