La révélation a été faite sur la « Radio Burkina » par le président Roch Marc Christian Kaboré. Elle a fait le tour des réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp etc…) Lisez plutôt les propos qu’on prête au président burkinabè : « Nous avons, depuis notre accession au pouvoir, constaté une recrudescence des actions terroristes à l’encontre de notre pays. On peut se poser la question légitime de savoir pourquoi ce n’est que maintenant, puisque pendant longtemps, tout en étant voisin du Mali, du Niger et autres, le Burkina Faso était toujours à l’abri, je dirai des actions terroristes. Alors, du point de vue de l’expérience que nous avons, je dois dire que le Burkina Faso a toujours été médiateur entre griffe, je dirai, de la crise malienne où durant ces médiations, nous avons été les proches collaborateurs de tous les groupes djihadistes qui travaillent au Mali et nous avons, à l’époque du président Compaoré, développé un certain nombre d’accointances qui ont fait que nous avons participé à des moments à des transferts de matériels militaires vis-à-vis des groupes djihadistes qui étaient au Mali, alors que nous étions médiateur. Egalement, juste cette accointance qui a été tissée a fait qu’aujourd’hui, ces groupes considèrent que depuis notre avènement, ils n’ont plus d’espace y compris pour leur trafic illicite qui se passait, escorté, par la sécurité présidentielle jusqu’au sud du Mali au nord du Burkina Faso et par conséquent, ont décidé évidemment de nous faire payer le prix de cette disposition que nous prenons… Le lendemain de mon installation comme président du Burkina Faso, un groupe de rebelles est venu me voir. Ils m’ont dit qu’ils avaient commandé des pickups avec le président Blaise Compaoré qui devait les leur livrer. Je leur ai alors dit que Blaise Compaoré ne m’en a pas parlé. Et que c’était mieux qu’ils aillent le voir à Abidjan. C’est pour dire à quel point notre pays pactisait avec des groupes rebelles ! »
Cette révélation du président du Faso, prise sur le mur de Xavier Belemgnegre (Red chef RTB Radio) concernant l’interview du président du Faso, déçu et exacerbé par les multiples attaques terroristes, prouve à suffisance que son prédécesseur, Blaise Compaoré, était impliqué dans un vaste réseau de déstabilisation du Mali. Cette confidence de Roch Marc Christian Kaboré conforte beaucoup de Maliens, qui avaient compris que le Burkina Faso de Blaise Compaoré soutenait les rebelles maliens et par ricochet le terrorisme au Sahel. Que ne ferait pas un homme assoiffé de pouvoir qui n’a pas hésité à tuer son ami, voire son frère pour réaliser ses ambitions ?
Qui ne savait pas que les rebelles maliens d’alors, notamment, le MNLA de Bilal Ag Chérif était traité avec tous les honneurs, comme un prince à Ouagadougou ? Ses dirigeants n’étaient-ils pas logés et nourris dans des hôtels luxueux de la capitale, au frais de l’Etat du Faso. Par ses manœuvres déstabilisatrices, soutenues par Paris, à travers son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain Jupé, Blaise Compaoré tenait le MNLA et ses complices. C’est ainsi qu’il en imposait à Bamako, avec bien sûr des calculs machiavéliques. Son conseiller spécial, un certain Moustapha Chaffi, poursuivi par son pays la Mauritanie, disposant également de la nationalité malienne, tirait les ficelles avec les frères du MNLA, d’Ançardine voire du MUJAO. Ce Moustapha Chaffi était le porteur de la valisette auprès des mouvements armés qui avaient déclaré la guerre contre le Mali. C’est le même qui avait en charge de distribuer les chambres d’hôtels, à ceux qui réclamaient la division du Mali. C’était un des idéologues de Blaise Compaoré. A ce titre, il n’hésitait pas à exécuter les basses besognes de ce dernier y compris à l’endroit de son propre pays le Mali.
En clair, l’ancien président du Faso, impliqué dans les deux guerres Mali-Burkina, (1974 et 1985) avait juré de déstabiliser le Mali, en soutenant les rebelles et les terroristes, avec armes et bagages. Sans oublier l’encouragement de la France d’un certain Nicolas Sarkozy, celui la même qui est la base de toute la destabilisation que connaît aujourd’hui le Sahel. La capitale Ouagadougou était devenue le Quartier général de ces mouvements armés, lesquels sont reçus nuitamment par Compaoré à travers Moustapha Chaffi, au palais de Kosyam (nous reviendrons sur le rôle joué par Chaffi).
C’est dans cet environnement complaisant, anti-Mali, que la transition putschiste d’Amadou Aya Sanogo, conseillé par un certain Djibril Bassolé, s’est vu contraint d’aller négocier à Ouagadougou. L’Accord issu de cette rencontre a propulsé le MNLA et ses acolytes dans une position de force, tout en leur demandant de permettre la tenue du scrutin présidentiel.
Après cette élection, le président fraichement élu, IBK, ayant ses réseaux d’information, mieux imprégné de la réalité que le négociateur en chef du Mali, Tiébilé Dramé, a pris la bonne décision de délocaliser les négociations d’Ouagadougou à Alger. Ce qui a fâché le président du PARENA. La suite est connue de tous.
Depuis, Blaise Compaoré a actionné ses réseaux pour faire échec aux négociations. Il a lamentablement échoué. Ensuite, il a mis les mêmes réseaux en situation pour saboter la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger. Malheureusement, il se trouve que des hommes politiques sont également dans cette démarche pour des raisons hautement politiciennes. C’est bien le principe : « ôtes toi pour que je m’y mette ». C’est la plus mauvaise stratégie que ces gens-là ont choisie pour arriver au pouvoir. Arriveront-ils d’ailleurs à cette destination ? Rien n’est moins sûr.
En plus des poursuites du pays des hommes intègres contre Blaise Compaoré, sorti par la petite porte un certain vendredi noir, précisément le 31 octobre 2014, l’Etat du Mali doit poursuivre cet homme pour manœuvres déstabilisatrices du Mali. A suivre
Rébellion terrorisme Sahel Comment ancien président Faso déstabilisait Mali
El Hadj Chahana Takiou
Source: 22Septembre
Certains détails de cet article nous ouvrent plus les yeux. Sinon, tous les maliens sont unanimes que Blaise était derrière beaucoup de choses dans le conflit au Mali. Maintenant, qu’il aille au diable !
Merci mon frère takiou pour la plume.