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Le représentant spécial de la CEDEAO, Cheaka A. Touré sur la tenue de la présidentielle 2018 : «Seul un sursaut national des Maliens fera gagner ce pari»

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Très impliqué dans le processus de sortie de crise au Mali, depuis la phase de ce qu’il appelle « la crise véritable de 2012 à 2013 » à celle de la « crise de gouvernance actuelle », l’ambassadeur Chéaka Aboudou Touré dit tout dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder. Il ne manque pas de prêcher aux acteurs politiques « une indulgence » par rapport à la donne sécuritaire.

Pour ce diplomate chevronné, le gouvernement est en train de faire des efforts certains pour réussir à tenir l’élection présidentielle à la date indiquée (le 29 juillet 2018, NDLR). Et de rappeler volontiers la révision exceptionnelle des listes électorale, l’inscription sur ces listes des nouveaux majeurs ayant atteint la majorité électorale, l’audit du fichier électoral pour bientôt et la possibilité de confection de nouvelles cartes d’électeurs pour taire les suspicions autour des 900 000 cartes NINA, souvent évoquées…

Et Chéaka Aboudou Touré d’expliquer que le temps est très court pour organiser le scrutin, mais il n’empêche pas qu’avec la détermination de tous les acteurs, le pari peut se gagner. « Pour nous, il faut tout mettre en œuvre pour aller aux urnes car au cas contraire, c’est une toute autre situation non souhaitable qui peut se créer, pouvant nécessiter un autre sauvetage du pays ».

Et de souligner qu’on sent que le gouvernement fait des efforts. C’est, dira-t-il,  « au point qu’on ne peut pas ignorer que beaucoup de ces actions auraient dû se faire plus tôt afin de mieux les consolider »

Pour cet ancien ministre des Affaires étrangères du Togo, il faut un sursaut national décisif de la part du peuple et des partis politiques pour consentir des sacrifices et tenir cette élection présidentielle. Ce qui ne l’empêche pas de relever que les élections régionales, locales et communales partielles ont été annoncées pour avril et, aujourd’hui le délai constitutionnel de ces scrutins est dépassé et personne ne dit mot de leur report officiel.

Pour le Représentant spécial de la CEDEAO au Mali, « la crise malienne était terminée en  décembre 2013 », à partir du moment où l’organisation régionale a joué un rôle de leadership pour sauver le pays de l’effondrement, après le coup d’Etat et la crise sécuritaire ayant menacé l’existence même de l’Etat malien. Nous avons jouté les premiers rôles pour permettre la tenue des élections de 2013 installant de nouvelles autorités, le président de la République et l’Assemblée nationale. Ce sont ces autorités légitimes, relève-t-il, qui devraient poursuivre la consolidation de la paix comme cela a été édicté par l’Accord de Ouagadougou. Et d’ajouter que la situation qui s’en est suivie est ce que la CEDEAO considère comme une « crise de gouvernance ». Et il n’est pas du ressort de la CEDEAO de s’ingérer dans ce volet sauf pour assistance.

Et d’indiquer qu’aujourd’hui, la situation sécuritaire du pays s’est dégradée et il faut que tous les acteurs fassent preuve d’indulgence par rapport à la tenue de cette élection présidentielle. Il ne faudra pas, à le croire, évoquer des raisons comme celles qui ont empêché la tenue du référendum constitutionnel, car ce scrutin-ci est plus que nécessaire.

Et le diplomate d’inviter le gouvernement à travailler avec les communautés à la base pour la gestion de la donne sécuritaire, tout en comptant sur l’appui des forces armées nationales et internationales.

Pour conclure, Chéaka Aboudou Touré a exprimé son espoir et sa confiance en la capacité du Mali à faire preuve de sursaut national, car cette élection présidentielle est un moment crucial de la vie de la nation. « Il faut qu’elle se tienne comme prévue ».

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Bruno SEGBEDJI

Source: Mali-Horizon 

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