D’un point de vue médico-légal la mort d’un être humain est le moment où le corps commence à se décomposer, à partir de l’instant où toutes les fonctions vitales sont suspendues : arrêt du cœur, de la respiration, du flux sanguin, des activités cérébrales, etc.
Ainsi, la personne décédée laisse derrière elle une famille endeuillée qui a besoin de réconfort, car envahie par un sentiment de tristesse souvent associé à la souffrance. L’individu en deuil peut sembler ataraxique et souffrir d’un état dépressif plus ou moins intense, mais un cheminement intérieur se fait. Dans un premier temps, il n’est donc pas simple de distinguer ce qui en est positif pour la personne.
Mais, point besoin de rappeler que ce n’est pas non plus la période où il a besoin de voir nos dents à l’air. La personne en deuil doit sentir dans nos faits et gestes que nous compatissons à la douleur qui est la sienne. Pourtant au Mali, il est devenu courant de s’adonner à des pratiques qui vont carrément contre ce principe social.
Oui, lors de nos funérailles, pendant que la personne ayant perdu une proche souffre, nous nous laissons distraire et évoquons souvent des sujets qui fâchent. Qui d’entre nous, n’a jamais une fois été témoin de la situation ?
Au lieu que les personnes présentes prient et invoquent Dieu pour que la personne décédée soit accueillie au Paradis, certains membres de la famille même du défunt, de la morgue en passant par la mosquée et même au cimetière, animent le débat. Ils parlent de tout et de rien comme si de rien n’était. Oui, ils causent de football, de mariage, de baptême et que sais-je encore…
Pis, la famille endeuillée doit être au four et au moulin pour nourrir tous ses hommes et femmes qui viennent pour la plupart les mains vides. Ainsi, en plus de la peine, ils doivent faire face à plusieurs autres dépenses inutiles.
Voilà une réalité de notre société qui mérite une bonne réflexion. Soyons bons et généreux avec nos proches endeuillés ! Car tôt ou tard, nous serons nous-mêmes concernés par la mort.
Edito Pourquoi sommes-nous autant insensibles face mort
Drissa Kantao
Source: Le Confident