Alors que certains leaders religieux mettent pression pour que les bourreaux des « bérets rouges » soient libérés purement et simplement, l’Etat malien doit rester fort de caractère face à ces ingérences qui veulent tacler la justice.
Renvoyé à une session ultérieure après être ouvert en décembre 2016, lors des assises spéciales de Sikasso, le procès des inculpés dans l’affaire des bérets rouges dont les corps sans vie sont découverts dans un charnier à Diago, près de Kati, va probablement reprendre. Depuis quelques jours, des sources concordantes révèlent la fin des expertises des corps, réclamés par la partie défense, et leur disponibilité pour que le procès puisse reprendre.
Cette nouvelle expertise étant la condition sine qanun des Avocats de la défense pour tenir un procès digne et équitable, il a fallu attendre des mois pour que les résultats de ces expertises tombent. Mais, malheureusement, ce fut à un moment où le pays se prépare à tenir les élections présidentielles. Un moment qui ne s’y prête pas ; car, le risque serait grand pour la vie de la Nation.
Ce qui oriente les esprits malins, véritables opposants à la diction du Droit, à opter pour une libération au nom de la paix et de la réconciliation nationale. Parmi ces esprits, certains leaders religieux disposés à mettre les bâtons dans les roues du Régime d’IBK. Déjà, ils sont à la manœuvre, en brûlant de tout feu, ayant abouti pour un départ à la libération de deux Officiers présumés au nom de la réconciliation nationale. Le Premier Ministre n’a pas résisté, il aurait, par ailleurs, promis une action à même d’aboutir au règlement à l’amiable, en dehors de tout procès.
Si jamais cette option prime sur le procès, ce serait désormais un grand boulevard ouvert à l’impunité que Bamako tente, tant bien que mal, à éradiquer. Ce serait une aberration d’empêcher la poursuite de ces racailles de Kati qui ont eu à transformer les Banques maliennes en leur vache laitière. Cette barbarie aura de beaux jours devant elle si les Droits des familles des victimes sont sacrifiés à des fins politico-politiciennes, en piétinant la voie judiciaire. L’impunité ne peut continuer à régner au Mali.
Ce serait anormal de vouloir effacer tous ces crimes au nom de la réconciliation. Même si l’indemnisation doit avoir lieu, il faut que le Droit soit dit et que les coupables répondent de leurs actes. S’en suivra alors le pardon et la réconciliation. L’Etat doit rester fort face à ces immixtions religieuses.
Procès Capitaine-General Sanogo Etat doit rester fort
D.C.A
Source: Le Soft