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Edito : Partir à Kidal et après ?

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Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué

 

Depuis quelques jours, il y a une communication offensive au sujet de la visite prochaine de l’actuel premier ministre, SoumeylouBoubeyeMaïga dans la région de Kidal. Deux dates circulent. Une avant le 20 et la seconde après le 20 mars.

Dans la perspective de réussir la mission, le premier ministre a rencontré les groupés armés (CMA et plateforme) et l’association Irganda. Si officiellement il est annoncé que les parties ont parlé de commet ramener la paix dans le nord du Mali, il ne souffre d’aucune ambiguïté que l’occasion a été mise à profit ou initiée pour l’unique objectif d’avoir l’accompagnement de ces mouvements qui ont un mot à dire quant à la gestion de Kidal.

L’on se rappelle des raisons de l’échec de la visite de Moussa Mara à Kidal. L’ex PM avait évoquée qu’il avait refusé, sur conseil des partenaires du Mali, de demander d’abord l’accord de la CMA avant de rentrer à Kidal. Mara justifiait ce refus  par le simple fait que Kidal est une partie intégrante du Mali et que si le chef d’une institution se déplace pour ce lieu, il n’a besoin de l’aval de X ou Y.

A l’époque, SoumeylouBoubeyeMaïga, ministre de la Défense, avait trouvé des prétextes pour ne pas s’y rendre. Il justifie cela pour question de santé.

Il faut le reconnaitre, le séjour de Moussa Mara a été d’un gout regrettable. Autorités et militaires ont été assassinés. L’Etat malien a perdu le contrôle de Kidal. Mais il a permis au peuple de comprendre beaucoup de choses surtout la face cachée de la France. Elle est accusée d’être responsable de la série noire.

IBK ne lâche pas son PM. Il le félicite et à son retour, accueilli et accompagné par une foule nombreuse de l’aéroport au domicile du président de la République à Sébénikoro, Moussa Mara bénéficie  encore du soutien  du Président qui à travers une sortie télévisée dénonce les critiques  surtout celles de l’opposition à l’endroit de son envoyé à Kidal.

Quand l’Assemblée a commencé  à bourdonner et la communauté internationale mécontente de la situation, alors il fallait situer les responsabilités. Voilà le dossier devant les députés. Entre IBK, Moussa Mara, SoumeylouBoubeyeMaïga, qui est responsable ? C’est en ce moment que le peuple assiste à un jeu de ping-pong. Mara se dit serein et prêt à affronter tout afin de clarifier la situation, Boubeye  se dit prêt aussi de mettre à la disposition de l’Assemblée les échanges SMS entre lui et d’autres personnalités et dit ‘’ le chien ne pourra jamais attraper le hérisson’’.

IBK après s’être débarrassé de Moussa Mara, entre aussi dans la posture de l’abattre. Hors du Mali, on lui demande quand est ce qu’il se rendra à Kidal ? Il répond en substance qu’aucune fanfaronnade politicienne ne le poussera à s’y rendre.  Le processus de sortie de crise est conditionné à des étapes et lui, IBK,  n’est pas prêt à les violer.

Aujourd’hui, son PM, Boubeye veut se rendre à Kidal. La situation est-elle favorable  qu’au temps de Moussa Mara ? On ne parle plus de fanfaronnade. Le régime cherche à redorer son blason au près du peuple à travers cette visite. Raison pour laquelle, Boubeye est en train de voir tout ce qui est possible pour réussir son séjour.

Partir à Kidal est une bonne chose, mais la visite est plus politique alors que l’intérêt du  peuple se trouve dans le retour de l’administration, de l’armée, des réfugiés, la réouverture des écoles et des investissements pour le développement de la zone. IBK et son PM ont-ils les moyens d’assurer tout ça en un laps de temps. Je doute fort. Boubeye partira, il reviendra. Il n’y aura aucune retombée positive au bénéfice du peuple, de la stabilité réelle du Mali.

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Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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