Comme nous le disions dans notre numéro précédent, Plateforme est devenue une expression bien à la mode, mais bien galvaudée, au point que l’on ne sait pas trop si cela représente une association à but non lucratif et apolitique ou s’il s’agit d’un mouvement politique. Ce n’est pas le même régime légal, mais la confusion du genre est de toute façon permise dans la mesure où à l’Opposition comme à la Majorité, on brandit fièrement “ses associations” certainement chèrement conquises, comme un trophée de guerre.
Quelque part, cela confirme l’échec des partis politiques qui ne sont plus mobilisateurs et la tendance est réelle de chercher à s’incruster de plus en plus au sein de la société civile pour espérer y trouver de l’électorat dormant, telle une partie de champ laissée en jachère.
Il faut constater que lors de la Présidentielle de 2013, c’était la course vers les milieux religieux, surtout islamiques, qui avaient fini par choisir un camp. Pour la première fois de notre existence, nous avons vu un poster de candidat, non seulement sur les murs d’une mosquée, mais jusque dans la cour. Sans compter les sermons sur mesure distillés durant lors des grandes prières des deux derniers vendredis avant l’élection.
Mieux vaut maintenant se tourner vers les associations, surtout celles dites de jeunes, pour espérer, par leur caution, happer l’électorat juvénile qui se présente comme déterminant au vu de son énorme poids sur le fichier électoral et en même temps tenter de contrebalancer l’influence des milieux religieux.
Alors, s’ouvre une grande foire, au cours de laquelle chaque association se donne au plus offrant et cherche ensuite à couvrir son opportunisme d’un vernis argumentaire qui malheureusement s’efface au premier coup de vent.
L’on sait que les associations foisonnent depuis un certain temps et les trois quarts, si l’on s’en tient à la loi qui les régit, doivent tout simplement être dissoutes. Mais cela continue de faire l’affaire de deux tondus et trois pelés qui se tapent du blé au nom de l’Association. Alors que, pour l’objet de ladite association et son caractère “apolitique”spécifié généralement dans les statuts pour être conforme à la loi, on s’en tape le jabot !
A.B.N.
Coup griffe Associations nouvelle foire politique
Source: Aujourd’hui-Mali