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La gestion de fin de mandat : la danse indansable pour IBK et SBM

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Le 29 Juillet 2018 est désormais la date annoncée à l’opinion nationale et internationale par le PM à Mopti, pour la tenue du scrutin présidentiel de la fin du premier et dernier mandat du Président de la République du Mali : IBK. Telle la date limite ou lucarne du calendrier électoral pour le respect de la Constitution de notre pays, le 29 Juillet 2018 doit être le jour de la tenue du premier tour du scrutin présidentiel pour juguler définitivement le spectre de crise politique que le régime d’IBK fait planer sur le ciel du Mali par son amateurisme politique.

A quatre mois et quatorze jours du premier tour du scrutin présidentiel annoncé par le PM. SBM, spécialiste du discours sibyllin, le contexte socio-politique et surtout sécuritaire du pays est de plus en plus poreux voire inquiétant et cela malgré la signature de l’accord de paix depuis déjà plus de deux ans.

Conscient de la qualité suffisamment médiocre de son bilan, IBK avait opté pour la pirouette de la révision de la Constitution pour éviter la consultation régulière du peuple souverain à l’occasion de la fin de son mandat chaotique à tout point de vue. Oubliant ou ne sachant pas qu’en politique, il n’y a pas de chemin pour éviter le destin, le peuple souverain du Mali a contraint vigoureusement IBK à NE PAS TOUCHER A SA CONSTITUTION à travers la plate-forme ANTE A BANNA, ainsi le Président de la République est remis sur le chemin de son infaillible destin d’organiser le scrutin de la fin de son premier et dernier mandat conformément à la Constitution de la République du Mali du 25 Février 1992.

Impréparé mais obligé d’organiser le scrutin présidentiel aux dates constitutionnelles ressemble, de nos jours, à la danse indansable pour IBK et le PM car au bout du compte il ne leur reste indéniablement que deux perspectives politiques possibles, toutes deux réservant heureusement pour le peuple malien la même issue au régime d’IBK c’est-à-dire sa fin, à savoir :

  • Organiser l’élection présidentielle aux dates constitutionnelles et la perdre régulièrement cela a pour corollaire la fin du mode de gestion politique d’IBK, fondé sur la famille, le clientélisme et l’affairisme.

Pour échapper à ce sort politiquement triste pour IBK et son camp tout entier, les manœuvres communicationnelles intentionnellement confuses du PM se multiplient. Par exemple lors d’une rencontre avec des associations de jeunes à Bamako le PM affirmait : « Ceux qui veulent le pouvoir sans aller aux élections n’ont qu’à le savoir » « Même si le Président IBK est le seul candidat, il y aura élection ».

Ainsi, M. SBM va jusqu’à déclarer voire insinuer implicitement et approximativement au compte des opposants de leur probable intention de boycotter le scrutin du 29 Juillet 2018 à l’opinion nationale et internationale. Une telle déclaration de la part du flegmatique PM est riche en messages subtilement codés dont seule la psychanalyse peut nous permettre d’en décoder.

La psychanalyse de la déclaration de SBM nous permet de lui demander de dire précisément les noms des opposants voulant boycotter le scrutin du 29 Juillet 2018. Mieux, tel un lapsus qu’il a laissé entendre par sa déclaration le PM semble nous apprendre sa possible marche en arrière par rapport au respect du calendrier électoral galvaudé gaillardement à Mopti puis à Bamako.

  • Ne pas tenir le scrutin présidentiel aux dates constitutionnelles indiquées par la Loi-mère du Mali ouvre la voie à toutes les incertitudes-aventurièresgrosses de tous les dangers redoutables pour l’Etat du Mali déjà sérieusement déliquescent.

Après le 04 Septembre 2018, nous serons au cœur d’un vide institutionnel car l’actuel Président de la République n’aura ni la légitimité et ni la légalité républicaine pour continuer à occuper le fauteuil présidentiel au Mali.

Le vide institutionnel sera le point de départ d’une crise politique sans précèdent en République du Mali dont nul ne peut prévoir et maîtriser les développements désastreux pour les populations du grand sahel en proie, à présent, à l’insécurité physique, sociale, économique et probablement politique.

Grosso-modo, bien que l’organisation du scrutin du 29 Juillet 2018 soit une danse indansable pour IBK et le PM, car elle équivaudrait à la fin de leur régime l’un des plus sombres de l’histoire politique du Mali, les forces de l’alternance doivent se battre pour le respect strict du rendez-électoral annoncé. Car il n’y a pas d’alternative au respect des dates constitutionnelles d’organisation de l’élection présidentielle au Mali.

Etre intransigeantes sur le respect de la date du 29 Juillet du PM, c’est, pour les forces de l’alternance en 2018, refuser d’accorder de prime à l’incompétence et à la tentative d’évitement astucieuse et machiavélique d’IBK et SBM de consultations régulières et démocratiques du peuple malien à la fin de leur mandat.

Aussi les forces de l’alternance doivent-elles être fermes, dans la poursuite de leur objectif d’alternance libératrice de la nation tout entière en 2018, pour ne pas laisser prospérer la thèse soi-disant réaliste mais fondamentale et volontairement idyllique pour une quelconque union dite sacrée de tous les Maliens autour du pays pour ne pas dire explicitement autour d’IBK. Les détenteurs de la présente thèse sont des complices de la mauvaise gestion du régime et plaident aujourd’hui pour le paiement de la prime à l’incompétence aux animateurs du régime tout en occultant superbement les causes politiques du délitement actuel et avancé de l’Etat du Mali. Le Mali à mal à sa première Institution, responsable de la gouvernance chaotique de tous les domaines de la vie publique. Or si le mal du pays doit être soigné à la racine on doit raisonnablement se dire qu’IBK ne fait plus partie de l’avenir politique radieux du Mali.

Obliger le Gouvernement du Mali à respecter scrupuleusement la Constitution du 25 Février 1992, par la tenue du scrutin dont la date du premier tour a été voulue lucarne par le PM. SBM, reste la seule exigence républicaine des forces de l’alternance en 2018et la communauté internationale (MINUSMA, MISAHEL, CEDEAO, UNION EUROPEENNE……….) si elle veut bien éviter de jouer le rôle ingrat de pompier après le 04 Septembre 2018 au Mali.

Tenir le PM par sa parole donnée à Mopti d’abord ensuite à Bamako, à savoir organiser le premier tour du scrutin présidentiel le 29 juillet 2018, est l’unique chemin par où viendra le salut du peuple car il aura l’occasion de se débarrasser démocratiquement d’IBK devenu désormais et définitivement le problème-encombrant du Mali.

Seydou CISSE

   Professeur de philosophie morale et politique à l’ENSup

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Source: Le Républicain

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