A Galadji Moussa Blé Touré, un quartier près de Sotuba ACI 2000, une centaine de maisons sont en cours de démolition. D’importantes unités de police et de la garde nationale sont mobilisées pour le besoin sous le regard médusé des habitants déguerpis.
La démolition des habitations à Bamako continue. Celle en cours actuellement, à Galadji Moussa Blé Touré fait des ravages des maisons.
Des matelas, chaises et autres équipements de maisons sont dans la rue. En face, une sexagénaire, Sita Tangara est assise devant ses bagages jetés à même le sol. Un peu plus loin, un Caterpillar lève sa pelle et se dirige sur sa maison.
« C’est ma maison qu’on détruit comme ça, dit-elle. Malgré tout, je resterai ici, dans la rue d’à côté, car je n’ai plus où aller », exprime la vieille dame qui rappelle qu’elle occupait cette concession il y a environ trente ans.
Selon elle, c’est la troisième fois que les autorités démolissent sa maison. La première était à Boulkassoumbougou et Korofina, la deuxième.
Avertis de cette démolition, il y a juste trois mois, les habitants n’ont eu d’autre choix que d’abandonner le toit pour éviter son écroulement au-dessus leur tête.
Sous des gaz lacrymogènes, des bastonnades des forces de l’ordre, une femme s’écroule comme une tige. Elle s’évanouie. Le hangar d’à côté prend feu. Il y a risque d’embrasement. Les policiers accourent avec de l’eau du robinet pour l’éteindre.
Regardant des familles entières détruites, Kadia Diakité s’est dite choquée de constater des personnes âgées se retrouver dans la rue sans concession.
« Ce sont des familles à faible revenus sans soutien d’ailleurs. Les autorités pouvaient explorer une autre alternative avant de passer à l’acte », ajoute-t-elle.
Situé derrière l’usine BATEX-sa, le quartier Galadji Moussa Blé Touré est composé de plusieurs familles apparemment sans autorisation d’occupation se trouvant en plein cœur de la capitale a-t-on appris.
Contre cette démolition, les jeunes ont résisté, le matin tant bien que mal, en incendiant les pneus sur la route.
Le nombre important des policiers et gardes parvient à mettre de l’ordre pour poursuivre l’opération.
Une base du ‘’fiston national’’ démolie
Sur les murs des maisons détruites, ornent les photos du fiston national, honorable Karim Keita, affichées depuis les élections législatives de 2013.
Au regard de ces photos, il est inutile de rappeler que Galadji Moussa Blé Touré, en Commune II de Bamako, était une des bases importantes de l’honorable Karim Keita, le fils du président de la République député à l’assemblée nationale.
BAMAKO Plus 100 maisons démolies Commune II
Dadjeré pour Malizine
