Face aux conflits intercommunautaires dans le cercle de Koro, la mission d’apaisement du gouvernement est à pied d’œuvre pour consolider le vivre-ensemble entre les Peuls et les Dogons. Des bons points en perspectives.
Pour venir à bout des affrontements intercommunautaires (entre les Peuls et les Dogons) dans le cercle de Koro, le ministère de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale a dépêché, du 22 au 25 mars, une mission d’apaisement dans les villages de Diankabou, de Madougou, Barapiréli, Dioukani, Dinakourou, notamment.
Durant ce séjour, plusieurs plénières de conciliabules ont été tenues et des messages de prévention de conflits ont été véhiculés pour consolider le vivre-ensemble entre les deux communautés.
La délégation d’une trentaine de personnes était conduite par le chef de la Mission d’appui à la réconciliation, Modibo Kadjoké. Il était accompagné de plusieurs élus locaux ainsi que des responsables des associations culturelles Ginna Dogon et Tabital Pulaaku.
Dans chaque localité, M. Kadjoké a partagé les objectifs de la mission d’apaisement, mobilisée par le ministre chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale pour trouver des pistes de solutions contre les pertes en vies humaines. Selon lui, le gouvernement s’inquiète de la proportion des événements tragiques qui minent le quotidien des populations.
“Nous sommes venus pour comprendre et partager avec les autochtones les difficultés, nous solidariser avec les populations suite aux nombreuses pertes en vies humaines et des biens que nous déplorons. Ensemble, nous allons analyser la situation pour dégager les solutions susceptibles de circonscrire les conflits intercommunautaires qui freinent toutes les initiatives de développement”, a-t-il introduit.
A l’en croire, ces conflits entre les différentes communautés, par leur ampleur et leur gravité, empêchent les enfants d’aller à l’école, par peur d’être des victimes, les foires de se tenir, elles qui constituent des sources de revenus pour les populations, alors que, déjà, les travaux champêtres de l’hivernage à venir sont compromis.
Désarmer impérativement
Pour l’ancien ministre de l’Education Barthélémy Togo, le but de la mission est de ramener les deux communautés à revivre ensemble dans la paix. Il a exhorté les populations à s’inspirer des valeurs de paix et de pardon enseignées par le Coran et la Bible pour enterrer la hache de guerre.
Cette intervention du chef de la mission d’apaisement a été corroborée par les députés, les élus locaux et les responsables des associations culturelles Ginna Dogon et Tabital Pulaaku partout où les plénières de réconciliation et de cohésion sociale se sont tenues.
Dans la Commune de Diankabou, les chefs de village peuls et dogon, ont bien accueilli cette mission d’apaisement qui, selon eux, permettra de renforcer la confiance entre les habitants et de prévenir les éventuels conflits. Ils ont également invité le gouvernement à tout mettre en œuvre pour désarmer les individus en possession d’armes.
A signaler que les communes de Dioukani et de Dinakourou n’ont pas eu la même chance que celle de Diankabou, car beaucoup d’affrontements y ont opposé les communautés, occasionnant la destruction des bâtiments étatiques et des biens personnels ainsi que la mort de plusieurs personnes, dont le secrétaire général de la mairie de Dioukani.
Pour Ousmane Cissé, membre de Tabital Pulaaku, cette initiative du gouvernement est partagée par les deux communautés qui ont, pour la plupart, exprimé leurs regrets suite aux événements tragiques qui se sont malheureusement produits. Cette mission d’apaisement a permis aux deux parties de comprendre que leur salut est dans le vivre-ensemble et non dans les conflits intercommunautaires, a-t-il soutenu.
Les chefs de village peuls, absents lors des premières rencontres, ont effectué le déplacement à Koro pour échanger avec la délégation en vue de trouver un dénouement heureux. Ils ont, à leur tour, prôné la paix avant d’indiquer que les relations entre les Peuls et les Dogon demeurent parfaites.
Ils ont fait des propositions relatives à l’arrestation et au désarmement des assaillants qui tuent les bergers en retour de transhumance vers la frontière burkinabé. Ils ont aussi préconisé la délimitation des espaces de pâturage et d’agriculture.
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A. M. C.
Source: L’Indicateur du Renouveau