Depuis son éviction du gouvernement, Me Mountaga Tall est devenu un lion blessé. Il s’est rangé du camp de ceux-là qui dénoncent le bilan d’IBK depuis des années. A la différence des autres, il n’est pas rigoureux dans ses approches. Il est reconnaissant envers IBK mais estime qu’il est temps qu’il se repose politiquement car son premier quinquennat est négatif.
Le patron du Cnid Faso Yiriwaton pour se faire une santé politique a adopté une nouvelle stratégie. Il est devenu ami des activistes. Le week-end dernier, il était avec le mouvement faso Kanu de Ibrahim Kébé et le réseau de Activiste Tv de Dr Etienne Fakaba Sissoko, à la maison de la presse pour parler de démocratie, de l’état du Mali d’aujourd’hui. Le lendemain, Me Tall s’affiche en compagnie du plus jeune des activistes maliens, Amadou Tièba Traoré dit Kati24. Les deux parlent de tout.
Ces trois jeunes cités ont une place prépondérante dans l’éveil de conscience des citoyens maliens. Ils occupaient les premières rangées à l’appel des forces vives de la Nation pour faire échec à certains projets à dessein obscur d’IBK et ses hommes. S’agripper à ses activistes pour rebondir politiquement paiera-t-il ? Difficile d’y croire. Me a grillé le peu de crédit que le peuple l’accordait lorsqu’il était ministre. Tout le monde se rappelle de ses propos au moment chaud entre pro et anti projet de révision constitutionnelle, mais aussi sur d’autres projets d’intérêts national. La formule « Débat de caniveau », il en est le concepteur et la phrase a choqué plus d’un au Mali. Il prouvait à l’époque le manque de considération que les gouvernants avaient envers les citoyens, du moins ceux qui sont opposés à leur façon de faire les choses.
Si Me Mountaga se donne le plaisir de critiquer IBK aujourd’hui, cela dénote le degré de déception quant à la gestion des affaires de l’Etat. Il est comptable du bilan. Sa démarche arrange ceux qui sont contre le système IBK depuis longtemps car ses propos renforcent tout ce qu’ils ont dit, mais lui-même Mountaga n’aura rien en retour politiquement.
Il n’est pas le seul. Cela est valable pour plusieurs hommes politiques qui ont soutenu IBK bec et ongle dans son aventure malheureuse avant de se démarquer lorsqu’ils furent sevrés. Leurs aboiements sont dus tout simplement au fait qu’ils ont été écartés à un moment donné.
Si des hommes de ce genre quittent le navire du pouvoir et s’adonnent après à des règles peu orthodoxes, les citoyens n’ont rien à foutre d’eux. Car un homme incapable d’assumer une gestion à laquelle il a pris part ne mérite pas qu’on le confie autre chose lorsqu’il s’agira de désigner des hommes intègres pour redresser la barre et donner à la Nation un avenir meilleur.
J’ai jamais apprécié le système IBK, mais il vaut mieux que ceux qui ont soupé avec lui et après veulent nous faire croire qu’ils ont quitté IBK pour l’amour du Mali. C’est faux.
Edito stratégie Mountaga Tall
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays