Edito politique malien quête repère
On ne cessera jamais de le rappeler. Le ridicule ne tue plus, surtout dans le contexte précis de la classe politique malienne.
Le cas le plus rocambolesque est le récent cadre de concertation du CDR du « guide » autoproclamé Rash Bath et de ses disciples. En effet, contre toute entente, une certaine opposition malienne dite républicaine s’est invitée sur les lieux se livrant honteusement en spectacle, jouant les premiers rôles. Du chef de fil de l’opposition, Soumaïla Cissé au prétendu astrophysicien Cheick Modibo Diarra, en passant par le nouvel arrivant en politique, le très ridicule Moussa Sinko Coulibaly et autres, ils voulaient simplement être vus. Tous ! Ces politiciens visiblement sans aucune orientation et aveuglement en quête de popularité, ont tenu à être vus aux cotés de celui qu’ils considèrent comme « un meneur d’homme. » Appelé « le guide » par ses militants, les politiciens maliens assoiffés par la quête du pouvoir se sont pressés de le suivre sans daigner mesurer les conséquences politiques d’un tel pacte.
Mais au fond, que cherchaient-ils là, auprès du « guide » ? Ainsi notre confrère du journal Tjikan, Lassina Niangaly s’interrogeait dans l’un de ses articles : «Ras Bath, faiseur de roi ? »
Une interrogation qui a bien son sens surtout quand on sait que Ras Bath possède une foule de « fanatiques » qui est prête à tout pour la cause de celui qu’elle considère désormais comme son guide. D’ailleurs celui-ci enchaine des meetings, multiplie des tournées et va au contact des populations dans le pays profond. C’est peut-être cette qualité du jeune activiste que les politiques ont vite détectée. De plus, on se souvient qu’il avait déjà promis de soutenir un candidat à l’élection présidentielle à venir même si pour l’heure le portrait robot de ce dernier reste le grand mystère. Donc, autant de fleurs juteuses pour attirer un essaim d’abeilles.
Cela pourrait également bien s’expliquer par le fait que chacun veut être perçu comme le « chouchou » du jeune « guide ». Ainsi selon eux, il est sans doute le seul capable de leur ouvrir les portes de Koulouba dans les prochains mois. Une façon de penser qui pourrait produire l’effet contraire.
Sinon, le CDR n’a rien d’un parti politique, son guide non plus ne se voit pas en homme politique du moins pour le moment.
Qui est donc ce Ras Bath et son CDR pour trimballer derrière lui autant de politiciens réputés comme les plus nantis sur la scène politique malienne ?
L’envie d’arriver au pouvoir est tellement pressant chez certains leaders politiques qu’ils semblent perdu le sens du discernement.
Au lieu de suivre aveuglement un collectif qui peine jusqu’ici à définir une véritable ligne à suivre, les partis d’opposition devraient plutôt former une coalition et travailler dans le sens à barrer la route au régime s’ils ne souhaitent pas réellement voir encore IBK au pouvoir.
Pourtant la plupart de ces athlètes à la recherche du pouvoir ont été très souvent dénigrés par le guide lors de ses fameuses émissions « carte sur table », une émission dans laquelle il faisait ressortir les incompétences de ses alliés d’aujourd’hui à pouvoir gérer le Mali. Tel un chien qu’on chasse à coup de bâton sur un morceau d’os, ils reviennent toujours avec le même espoir de l’enlever.
Malgré tout, les images des premières concertations sur les réseaux sociaux montrent que Ras Bath est convoité par ces politiciens comme une belle fille au milieu d’un groupe de garçons virils.
S’il faut compter sur ces éléments appelés politiciens pour sortir le Mali du gouffre, le chemin est encore long, très long.
Amadingué Sagara
Edito politique malien quête repère
Source : Soloni