L’incertitude qui plane sur l’effectivité des élections présidentielles au mois de juillet prochain amène d’aucuns à prédire une succession constitutionnelle d’IBK par l’actuel Président de l’Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé, soupçonné d’être favorable à une période transitoire qui lui profiterait personnellement. Mais, si pour Isaac, il est question de promotion personnelle, pour le Mali, le scénario est tout simplement mortel.
En 2012, à la suite du coup d’Etat perpétré par une bande d’officiers « assassins », sous les hospices du Capitaine Amadou Aya Sanogo, contre le régime démocratiquement élu du Général Amadou Toumani Touré, le Président de l’Assemblée Nationale d’alors, Pr Dioncounda Traoré, a pris les rênes du pays en assurant la présidence de la transition. Ce, en conformité avec l’article 36 de notre Constitution du 25 février 1992, qui stipule que: “Lorsque le Président de la République est empêché de façon temporaire de remplir ses fonctions, ses pouvoirs sont provisoirement exercés par le Premier Ministre. En cas de vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par la Cour constitutionnelle saisie par le Président de l’Assemblée Nationale et le Premier Ministre, les fonctions du Président de la République sont exercées par le Président de l’Assemblée Nationale. Il est procédé à l’élection d’un nouveau Président de la République pour une nouvelle période de cinq ans.
L’élection du nouveau Président de la République a lieu vingt et un jours au moins et quarante jours au plus après constatation officielle de la vacance du pouvoir ou du caractère définitif de l’empêchement. Dans tous les cas d’empêchement ou de vacance, il peut être fait application des articles 38, 41, 42 et 50 de la présente Constitution”.
Une disposition qui a conduit à l’élection présidentielle en 2013 de l’actuel locataire du palais de Koulouba, Ibrahim Boubacar Kéïta, en qui 77% de électeurs ont placé leur confiance pour la résolution de la crise socio-politico-militaire qui secoue le pays.
Malgré les efforts durant son premier mandat, notamment la signature de l’Accord de Bamako, rien ne semble entamer cette crise. Elle s’est même transportée au Centre, voire le Sud, avec les attaques terroristes recrudescentes, le véto posé sur Kidal par la CMA et ses alliés français, la perturbation des FAMA dans leur mission de sécurisation par la main invisible de l’ancien colonisateur.
C’est dans cet imbroglio que se préparent activement les élections générales et présidentielles de 2018 auxquelles sont annoncés des prétendants dont les deux plus sérieux sont le Président IBK et l’Honorable Soumaïla Cissé, même s’ils n’ont pipé mot pour le moment sur l’éventualité de leur candidature.
Depuis, des voix s’élèvent pour dénoncer les conditions d’organisation desdites élections. Certains vont jusqu’à demander, faute d’élections, d’ouvrir une période transitoire dirigée par qui, nul ne saurait le dire pour le moment. Cette dernière option ouvrirait la porte à un chaos. Au cas échéant, à qui profiterait un éventuel vide juridique ?
Mais, le cas probable qui pourrait s’imposer à tous est la succession telle que prévue par la Constitution en vigueur. Là, le citoyen en bonne posture de gérer le fauteuil jusqu’à l’organisation d’une nouvelle élection est bien l’Honorable Issiaka Sidibé, Président de l’Assemblé Nationale, que certains soupçonnent d’être favorable à l’éventualité d’une période transitoire afin de goûter, lui-aussi, au fruit du pouvoir.
L’Honorable Issiaka Sidibé au fauteuil de Koulouba, c’est ‘’vendre le voleur pour acheter le sorcier’’ comme le dit un adage populaire. La catastrophe s’en suivra immédiatement et le pays risquerait de se retrouver à la case départ de 2012, totalement à genoux. Ce, en ce sens que celui qui n’arrive pas à gérer l’institution parlementaire ne pourra pas diriger tout un pays. Il suffit de se référer aux différents incidents qui ont souvent émaillé l’institution pour se rendre compte de l’inaptitude du Président Sidibé à diriger le Mali. A coup sûr, la gaffe s’en suivra !
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D.C.A
Source: Le Soft