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Edito : Horizon inconnu et inquiétant

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Qui peut prédire l’avenir du Mali ? Je n’en vois pas. Même si vous approchez les plus grands géomanciens de ce pays, ils vous diront la même chose. Chaque jour qui s’annonce apporte son lot de surprise. Le raisonnement scientifique ne maitrise rien. Tout ce qui se décide, c’est le contraire qui se manifeste.

L’Etat central et ses partenaires ont du mal à sauver le Mali via l’application de l’accord de paix signé. Le climat sécuritaire a atteint un état de putréfaction inquiétant. Administrateurs, Civils et militaires meurent  comme des mouches. Les parties se jettent les responsabilités. Pas de suite favorable. Rebelles hypocrites, Etat incapable et communauté internationale inopportune sont tous responsables de la situation. Les villages sont brulés, les habitants assassinés, les écoles fermées, les activités économiques arrêtées. Au même moment, les terroristes et djihadistes s’affichent en héros. Ils sont les maitres du Mali et du Sahel. Ils attaquent, font des dégâts et disparaissent sans être inquiétés. Au lieu d’adopter des postures idoines, qu’est-ce que nous constatons, des communiqués bidon de la part du monde.

Le pouvoir au lieu de se soucier du sort du Mali, il s’inscrit plutôt dans la dynamique d’asphyxier les adversaires : les politiques de l’opposition, les activistes, la société civile en un mot. Ceux-ci dénoncent avec la dernière rigueur  pas parce que le régime est leur ennemi, mais pour la simple raison qu’ils veulent voir les choses bougées pour le salut du Mali. Le bras de fer étant engagé, l’essentiel est même oublié. Chacun se positionne pour des intérêts personnels tandis que la maison à tous les Maliens brûle, elle se consume et au regard de la situation tendue, lorsqu’ils ouvriront les yeux, ils ne verront en face d’eux que des cendres. Le Mali n’existera plus.

L’approche du premier tour de l’élection présidentielle fait perdre complètement l’horizon et cela est inquiétant. Les positions se radicalisent. Tous les moyens sont bons pour abattre son adversaire et le plus violent du combat, c’est le rapport entre IBK et ses anciens collaborateurs qui sont la plus part prétendants au poste de président de la République. Ils sont en train de dévoiler tous les plans machiavéliques qui auront servies à l’élection d’IBK et sa façon de gouvernance durant tout ce temps.

Au moment où ils se préoccupent  de ce premier tour prévu le 29 juillet, l’Etat est en train de perdre du jour le jour le contrôle de ses territoires. En plus du nord, le centre est invivable de nos jours. Il enregistre les plus grosses pertes en comparaison au nord.

Alors la question qu’il faut se poser : est-il possible d’organiser les élections dans cette situation ? L’équation se résout par un seul moyen : la stabilisation du centre et le nord. Cela est-elle possible en un laps de temps ? Difficile d’y croire.

L’Etat central n’a pas les moyens et les puissances étrangères déployées au Mali sont à bout du souffle.

La France quant à elle, est face à un paradoxe. Elle a déployé de gros efforts mais sa mauvaise image se vend au Mali. Elle est considérée comme seule responsable de la situation. Du coup, l’incidence diplomatique se manifeste en douceur. Quelle sera sa position pour le Mali demain ? Personne ne le sait.

Alors que faire ? Pas question de se résigner, mais le Mali n’a aucun moyen à sa disposition pour se relever.

Pauvre Mali

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Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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