Paris – La grève a déjà coûté “une centaine de millions d’euros” à la SNCF, l’opérateur du rail français, a déclaré lundi son patron, Guillaume Pepy, sur la radio RMC et la chaîne BFMTV.
Le coût de la grève, “c’est de l’ordre de 20 millions d’euros par jour” pour la SNCF, a déclaré M. Pepy. “C’est l’équivalent de deux autorails neufs par jour.”
Ce lundi, quatrième jour d’un mouvement qui doit se poursuivre jusqu’à la fin juin et qui perturbe également les jours sans arrêt de travail, la grève est “toujours très suivie, mais il y a quand même plus de trains que la dernière fois”, a estimé M. Pepy.
“Ce que je constate, c’est que la France n’est pas paralysée”, a-t-il affirmé. Mais “les clients sont lourdement pénalisés”.
Il a souligné le préjudice subi par les entreprises ayant recours au transport ferroviaire pour les marchandises: “il ne faut jamais l’oublier, les entreprises industrielles en France sont également pénalisées”.
“Lorsque des clients de trains de marchandises voient que le fret n’est pas fiable (…) ils passent à la route et c’est très difficile de les faire revenir”, s’est-il inquiété.
Au quatrième jour de mobilisation, avec 43% de grévistes lundi parmi les personnels indispensables à la circulation des trains – conducteurs, contrôleurs, aiguilleurs -, le mouvement des cheminots faiblit légèrement par rapport à la première séquence de mobilisation mardi et mercredi derniers (48%).
D’après la SNCF, si la mobilisation des conducteurs – 74% de grévistes lundi – est intacte, celle des autres métiers faiblit, alors que débute l’examen au Parlement de la réforme ferroviaire que le gouvernement entend mener “jusqu’au bout”.
Les cheminots ont engagé depuis début avril une grève marathon par épisodes de deux jours sur cinq. Ils s’opposent à une réforme qui “vise à détruire le service public” avec la suppression de l’embauche au statut spécial de cheminot, l’ouverture à la concurrence et la transformation de la SNCF en société anonyme, prémices d’une future privatisation selon les syndicats.
AFP