Choguel rompt silence
Dr Choguel Kokala Maïga, président du Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR) était l’invité de l’émission Politik d’Africable, le dimanche 8 avril 2018. Resté dans le gouvernement du 8 janvier 2015 au 7 juillet 2016, l’homme politique avait gardé le silence jusqu’à récemment.
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… Choguel raconte choguel …
« Contrairement à beaucoup d’acteurs du mouvement démocratique, moi je n’ai pas connu Moussa Traoré, il ne me connait pas. Je l’ai rencontré la première fois pour qu’on discute, le 12 mars 2002, donc 11 ans après sa chute. Je lui ai serré la main trois fois : en 1986 j’étais étudiant à Moscou, il est venu en visite d’Etat ; en juin 1989, je suis entrée dans le bureau national de l’UNJM, il est venu faire une photo de famille avec notre équipe ; et en janvier 1991, lorsque les troubles ont commencé, il a réuni l’ensemble des jeunes du district de Bamako, pour nous apaiser, parce qu’il savait le débat qu’il y avait au sein du parti par rapport à l’accélération du processus pour aller au multipartisme ».
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… Choguel reconnait les crimes de l’UDPM … charge les démocrates …
Le président du Mouvement pour le Renouveau ne conteste pas « les abus qu’il y a eu sous le régime militaire et sous l’UDPM », au contraire, reconnait-il, « il y a eu des Maliens qui ont été victimes de ce régime, il ne faut pas le nier, leur mémoire doit être respecté, c’est très clair », poursuit-il. Toutefois, ce régime n’a pas été qu’un régime d’assassin qui n’a rien fait pour notre pays. Pour Choguel Maïga, des gens ont instrumentalisé systématiquement les douleurs des uns et des autres. « Regarder le cas de Cabral, depuis 1991, chaque année des gens se retrouvent, on va pleurer sur le monument de Cabral, mais on n’est pas arrivé à dire où est-ce que Cabral est enterré, à le réhabiliter, et à s’occuper de sa famille. Ces gens font du nom de Cabral un fonds de commerce… Je veux que les Maliens comprennent définitivement, il faut qu’ils se tournent vers l’avenir. Revenir chaque année, remuer le couteau dans la plaie et certains en font un fonds de commerce, on n’acceptera pas, parce que c’est du faux, c’est ce qui nous empêche d’avancer. », selon le président du MPR Choguel Maïga.
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… Langue de bois ou contrevérités de Choguel à propos du « petit monsieur »…
Selon Choguel Maïga, « quand un opposant est allé saboter sa mission à Paris, le président sous le coup de l’émotion l’a traité de ‘’petit monsieur’’. J’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai appelé le président de la République et le Premier ministre. J’ai dit : ah monsieur le président on va vous censurer à l’ORTM aujourd’hui, car ce n’est pas normal, qu’un message comme vienne du président de la République. Il a répondu, bon, faites comme vous voulez. J’ai demandé à l’ORTM de censurer la partie. Il y a des journalistes qui voulaient que ça passe coûte que coûte. », a raconté Choguel Maïga sur le plateau d’Africable. Dire aujourd’hui qu’il voulait censurer le président de la République sur l’ORTM n’équivaut-il pas à prendre les Maliens pour des dupes ? C’est le même Choguel, ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication qui produira un communiqué de presse pour appuyer le propos du président. « Quand le soleil apparait, même lorsqu’on est sous sa tente, les rayons nous parviennent », indiquait le communiqué de presse lu par le ministre Chguel Maïga, à la télé. « Des esprits mal intentionnés tentent par les temps qui courent de saboter les succès palpables et vérifiables des actions du gouvernement sous la conduite du président Ibrahim Boubacar Keita. Ils sont allés jusqu’à proférer des propos malveillants à l’adresse du président de la république. Ce qui apparait au vu de notre culture, de notre éducation comme indigne de ceux qui ont appris à se respecter », souligne le communiqué écrit par le ministre.
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Présidentielle du 29 juillet
Le MPR partisan d’un report
Pour la prochaine présidentielle, comme en 2013, le parti présidé par Choguel Maïga avait prôné le report, selon l’invité d’Africable.
« En 2012, lorsque Aguel hoc et Tessalit sont tombées, j’ai insisté pour voir le président de la République. Il m’a reçu le 16 Mars de 21h à 22H. Je lui ai dit Monsieur le président, je suis venu vous dire quelque chose qui va vous surprendre. Nous, nous ne sommes pas favorables à ces élections. Il dit mais pourquoi ? J’ai dit le pays est coupé, le pays est en danger. Même si vous organisez ces élections et partez, celui qui vient il va tomber et on ira vous cherchez pour dire que vous êtes responsable. Notre pays est divisé, on ne fait pas les élections pour les élections. Le fétichisme constitutionnel, nous ne sommes pas favorables. J’ai dit : il faut que vous réunissiez l’ensemble des forces vives de la nation pour décrire exactement la situation du pays. Chacun va donner son avis. Et la conclusion qui va être tirée, ce serait pour tous les Maliens. J’ai quitté son bureau à 22 heures. Moins d’une semaine après il est tombé », a déclaré Choguel Kokala Maïga. Selon lui, quand on a voulu organiser les élections en 2013, le MPR était le seul parti avec le PARENA, à dire que les élections n’étaient pas nécessaires. « Tout le monde disait élection, élection, il faut un Président parce qu’il faut qu’on respecte la constitution. Mais on avait mis dans la constitution en 1992 que le coup d’Etat est imprescriptible, pourtant les mêmes sont venus voter une loi d’amnistie pour les Sanogo », commente Choguel. Pour lui, « quand la nation est en danger, au lieu de parler constitution, élection, parlons de ce qu’on doit faire aujourd’hui ». Aujourd’hui les Maliens doivent se parler pour dire notre pays est en danger : on ne parle plus de Kidal, ou du nord, il y a le centre. On est à quelques kilomètres de Bamako, quel que soit le président qui va venir dans les situations actuelles il ne peut pas gouverner, selon Choguel Maïga. « Aujourd’hui, je dis encore, la priorité des Maliens, ce n’est pas les élections. C’est de nous asseoir, nous dire attention, hier c’était Aguelhoc, avant-hier c’était Tessalit, l’autre jour c’était à Kidal, aujourd’hui c’est à Gao, maintenant, ce matin, c’est au centre, après demain, ça peut être à Ségou. On va mettre un président ici, d’ici cinq ans, qu’est-ce qu’on va faire ? », fulmine l’invité d’Africable, sans dire cependant, ce qu’il faut à la place de cette élection.
La rédaction
Choguel rompt silence
Source : Le Républicain