Des milliers de combattants et de civils en Syrie ont quitté dans la nuit Douma, ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale où les évacuations se poursuivent vendredi, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Douma est depuis plusieurs jours au centre des crispations internationales. Une attaque chimique présumée, qui aurait fait selon des secouristes des dizaines de morts le 7 avril, a poussé les puissances occidentales, Washington et la France en tête, à brandir la menace de frappes de représailles en Syrie.
Au lendemain de cette attaque présumée, les rebelles de Jaich al-Islam qui contrôlaient Douma ont été contraints d’accepter un accord d’évacuation parrainé par la Russie, permettant au pouvoir de Bachar al-Assad de reconquérir totalement la Ghouta, aux portes de Damas.
“Après minuit, 85 bus sont sortis de la Ghouta, transportant 4.000 personnes, des combattants et des civils”, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, précisant que le convoi est en route pour le territoire rebelle d’Al-Bab, dans le nord syrien.
“Ces derniers jours, la majorité des combattants de Jaich al-Islam onbt quitté Douma en quatre vagues successives” et parmi eux, la plupart des hauts gradés du groupe, dont leur chef, Issam Bouwaydani, selon l’OSDH.
Les évacuations se poursuivent alors que des experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), doivent entamer samedi leur enquête à Douma sur l’attaque chimique présumée.
“L’opération d’évacuation devrait se terminer avant l’entrée à Douma des experts de l’OIAC”, selon l’OSDH.
Le régime et son allié russe avaient poussé pour une enquête de l’OIAC, alors que le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron ont menacé de mener des frappes en Syrie contre le régime qui a nié toute attaque chimique.
Selon les secouristes en zone rebelle des “Casques blancs” et l’ONG médicale Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont été tuées à Douma, tandis que plus de 500 blessés ont été soignés notamment pour des “difficultés respiratoires”.
Le 18 février, le pouvoir d’Assad, militairement soutenu par Moscou, a lancé une offensive dans la Ghouta d’une rare violence qui a tué plus de 1.700 civils, selon l’OSDH.
L’armée russe avait annoncé jeudi la reprise de “la totalité de la Ghouta orientale” par le régime.
AFP