Ag Ghali renforce perd terrain
Les terroristes voulaient attaquer sur plusieurs fronts avant de lancer les véhicules piégés et les kamikazes à l’intérieur des deux camps.
Le Groupe de soutien pour l’islam et les musulmans (GSIM) dirigé par Iyad Ag Ghali a revendiqué l’attaque contre un camp de la Minusma et de la base de l’opération Barkhane le 14 avril qui a fait un mort et une dizaine de blessés et une quinzaine de terroristes abattus, à Tombouctou dans le nord du Mali. Une revendication qui intervient une semaine après l’attaque d’ampleur et qui semble être un message clair à la présence française dans le pays et une réponse, comme il a été signalé dans le communiqué de revendication, aux raids français contre le groupe, notamment ceux de la mi-février dernier où a été éliminé le bras droit d’Ag Ghali ainsi qu’un nombre de cadres du groupe terroriste. Ce qui démontre que le GSIM issu d’une fusion ponctuelle entre deux groupes idéologiquement divergents a réussi à se reconstituer, à se restructurer pour préparer une attaque que les experts militaires français ont qualifiée de complexe.
D’ailleurs, a affirmé le général Bruno Guibert, commandant depuis juillet 2017 de l’opération Barkhane, à la fin de cette semaine, dans un entretien à l’Express, l’attaque a été préparée de longue date et serait une réaction aux actions de ses hommes en février au nord Mali et au nord de Tombouctou, tout en reconnaissant la possibilité que le groupe terroriste ait pu se restructurer. A-t-il également relevé une évolution en termes d’organisation tactique et technique des terroristes qui ont utilisé différentes armes et des véhicules piégés et la présence pour la première fois d’une femme parmi les terroristes. Une amélioration du mode opératoire constatée à travers les tirs de mortiers et de RPG avant de lancer l’attaque par des terroristes munis de ceintures explosives, dont certains étaient habillés de l’uniforme des soldats maliens ou des Casques bleus de l’ONU, les véhicules piégés peints aux couleurs de l’ONU ou des forces armées maliennes (FaMas).
Les terroristes voulaient attaquer sur plusieurs fronts avant de lancer les véhicules piégés et les kamikazes à l’intérieur des deux camps. Ils auraient provoqué un carnage avec un immense impact médiatique, n’était la vigilance des soldats qui ont riposté, éliminant une quinzaine de terroristes.
Autre indication relevée après l’attaque, la présence de recrues motivées par des considérations autres que celles idéologiques et n’adhérant pas forcément au discours radical des groupes terroristes mais juste, comme l’a relevé le général Guibert, par opportunisme.
En effet, de nombreux terroristes et même des groupes opérant sous ce label opèrent non pas par conviction idéologique mais par désespoir, souvent poussés par les conditions socioéconomiques de leurs régions. C’est ce qui ressort de plusieurs analyses de spécialistes et de journalistes sur le profil et les motivations de la nouvelle génération de terroristes. C’est la conclusion à laquelle est arrivé le journaliste Fabien Offner, installé à Dakar (Sénégal), dans une récente analyse sur les groupes terroristes opérant dans la région du Sahel, publiée sur le site spécialisé Irin news.
Ce sont les disparités sociales, l’exclusion, l’injustice, l’absence de projets de développement, la pauvreté, la précarité entre autres qui poussent les jeunes à adhérer aux groupes terroristes qui initialement s’inscrivent dans le registre des revendications sociales avant de basculer. Les chefs terroristes jouent également sur cette fibre en offrant soi-disant une opportunité pour un meilleur avenir pour convaincre les nouveaux éléments. Ce qui expliquerait la rapide restructuration du GSIM après la perte dans le raid de février de plusieurs de ses cadres et officiers.
Par ailleurs, l’armée malienne en opération de ratissage, vendredi, dans la région de Mopti (Centre), a neutralisé 15 terroristes et déplore un mort et deux blessés dans ses rangs, selon un communiqué de la défense repris par l’APS.
Djilali B.
Ag Ghali renforce perd terrain
Source: liberte-algerie