Créé dans les années 1980, l’Organisation syndicale des travailleurs d’Afrique centrale (Ostac) refait surface avec pour mission, entre autres, de défendre les travailleurs contre les abus dans l’exécution des programmes d’appui budgétaire conclus avec les bailleurs de fonds internationaux. Le 20 avril, l’Ostac a ainsi signé un accord de siège – un contrat de reconnaissance – avec le gouvernement gabonais. L’occasion pour ses dirigeants de partager leur scepticisme suite aux nouveaux programmes du Fonds monétaire international (FMI) dans la région.
Le retour en force du Fonds monétaire international (FMI) en Afrique centrale inquiète les syndicalistes. En veilleuse depuis plusieurs années, l’Organisation syndicale des travailleurs d’Afrique centrale (Ostac) remonte en puissance pour exiger d’être associée aux négociations entre les Etats et le FMI.
« Nous connaissons tous la politique du Fonds monétaire international, déclare Daniel Mongo, secrétaire général de la Confédération syndicale congolaise et par ailleurs président en exercice de l’Ostac. C’est de faire en sorte qu’il y ait des situations qui puissent encore amener les travailleurs à une pauvreté extrême. Mais nous insistons sur le dialogue social tripartite. C’est l’instrument qui pourrait amener les uns et les autres à se comprendre, pour que les mesures ne soient pas toujours drastiques. »
Programmes néo-coloniaux
A 84 ans, Martin Alini est l’un des plus vieux syndicalistes gabonais mais aussi le président d’honneur de l’Ostac. Pour lui, les conditions qui encadrent les programmes de bailleurs de fonds en Afrique centrale rappellent la colonisation.
« Si nous sommes indépendants, pourquoi ils ne le font pas dans d’autres pays ? demande-t-il. Pourquoi ils ne le font pas à Cuba ? Ils croient que l’Afrique centrale en générale et le Gabon est un département pour donner les ordres ? »
L’OSTAC rappelle aussi que le redressement économique en Afrique centrale ne doit pas se faire au détriment des travailleurs, souvent ignorés lorsque ses économies se portent bien.
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Source: RFI