Au terme de sa suspension de trois moi infligée par le Gouvernement à la suite du Conseil des Ministres du mercredi 24 janvier 2018, Alou Coulibaly, Maire de la Commune VI a repris ses fonctions, hier jeudi. C’est tout un autre Alou Coulibaly , qu’on a vu intégrer de nouveau ses Bureaux, hier, après 90 jours, d’absence pour raison de sanctions disciplinaires. Il a physiquement diminué, mais sans doute moralement mûri.
C’est fini, donc, la période des vaches maigres de l’unique Maire URD du district de Bamako qui aura passé son temps de redressement à réciter des leçons de bonne conduite aux mentors de sa famille politique et à implorer le pardon de ceux qu’il a eu à offenser par les bourdes qui lui ont été fatales. En janvier dernier, le paroxysme de ses fautes graves avait été atteint au point où les décideurs de notre pays n’ont pas pu s’empêcher de sévir à son encontre. Le communiqué verdict de sa suspension avait officiellement fait cas de manquements graves dans l’exercice de ses fonctions de Maire. Ceux-ci sont, entre autres, la délivrance d’un ordre de mission à une personne étrangère à la Mairie, des dispenses illégales de paiement de taxes au profit de tierces qui entrainent des pertes financières pour la Mairie et le recrutement de personnel sans l’accord du Conseil communal. Autant de chefs d’accusation qui ont valu à Alou Coulibaly ce qu’on peut appeler par une mise à pied pour correction de moralité.
On en déduit alors qu’il est revenu tout à fait aguerri pour affronter les épreuves auxquelles ses fonctions d’Homme politique municipal l’exposent. Cette rentrée, faut-il le dire, est quelque peu libérale quand on sait que pour l’heure aucun document administratif officiel ne l’a entériné comme cela avait été le cas avec la notification par Conseil des Ministres pour sa suspension. Alou Coulibaly a pour l’instant regagné ses fonctions de Maire en attendant le communiqué qui sera issu du Conseil des Ministres Extraordinaire prévu pour ce matin. Et Dieu seul sait de quoi sera fait son contenu.
Toutefois, la sérénité dont Alou Coulibaly a fait preuve hier, lorsqu’il franchissait le seuil de ‘’sa’’ mairie, prouve à suffisance qu’il dispose de garde-fous nécessaires à lui éviter désormais toute mésaventure. Surtout qu’il nous revient des coulisses, que sa famille politique URD aurait mis les bouchées doubles pour lui assurer une survie définitive, ce, en implorant l’onction du Premier Ministre SBM. Celui-ci devrait plaider en sa faveur au cas où un Conseil des Ministres viendrait à se pencher sur la radiation pure et simple d’Alou Coulibaly de la Mairie de la Commune VI du District de Bamako. On n’en arriverait sûrement pas là ; car, une faute avouée étant généralement à moitié pardonnée, l’infortuné fautif d’hier a, pour avoir reconnu les faits qui lui avaient été reprochés, toutes les chances de jouir de l’indulgence des décideurs.
Dans ce cas de figure, le plus plausible d’ailleurs, il serait évident que ces décideurs auront désormais Alou Coulibaly à l’œil pour scruter ses moindres faits et gestes. À moins de faire preuve d’élève assidu ayant fait de sa formation de trois mois son bâton de pèlerin, Alou Coulibaly serait assommé à sa prochaine récidive si cela devait advenir.
Commune VI Maire Alou Coulibaly repris fonctions
Katito WADADA
Source: Le Combat