Au fil de l’évolution de la situation socio-politique, on est tenté de croire que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita ne sera pas candidat à sa propre succession. Il refuse de répondre aux appels des 60 partis politiques qui veulent porter sa candidature.
Au QG de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, le malaise est palpable. Les aspirations fondées sur la candidature d’IBK risquent de ne guère prospérer. En effet, selon des sources dignes de foi, le président de la République ne fait plus confiance à la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, quant à sa vraie capacité à mobiliser les Maliens autour de sa candidature en juillet prochain.
Le cas de l’Adéma en est aujourd’hui une parfaite illustration. Membre de la Cmp depuis la signature de la convention, les abeilles, dans leur grande majorité, ne souhaitent pas soutenir Ibrahim Boubacar Keita pour un second mandat. Ce qui fait que le président IBK ne peut plus compter sur un soutien sincère de l’Adéma.
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Il y a aussi le cas de la Convergence pour le développement du Mali (Codem). Même si le président de cette formation politique, Housseyni Amion Guindo, est membre du gouvernement, il est cependant très peu fier des dividendes politiques auxquels son parti aurait dû prétendre au regard de son poids.
Poulo, comme le surnomment ses partisans, devrait être renforcé dans le gouvernement par un membre de sa coalition, les Partis Unis pour la République (PUR). Ce mouvement politique, qui est resté fidèle au président de la République depuis le 2e tour du scrutin présidentiel de 2013, n’a bénéficié d’aucun égard conformément à sa position politique.
Pis, certains responsables du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (Rpm), se sont inscrits dans une dynamique de cabale contre un baron de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), en l’occurrence David Sagara. Sans l’indulgence de l’Assemblée nationale, l’adversité politique l’aurait remporté.
Humiliés sur ce terrain, ils se sont retournés vers un député de la Codem, Hady Niangadou. Au moyen de combines politiques, ils réussirent à faire jeter l’éponge par Hady Niangadou alias Diowalaki, qui vient de lancer un autre mouvement de soutien à IBK. Poulo se sent alors trahi et envisagerait de défendre les couleurs de son parti à l’élection du président de la République.
Il n’en fallait pas plus pour inquiéter le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, qui semble très peu enthousiasmé par le soutien d’une soixantaine de formations politiques prétendument engagées à porter sa candidature à la présidentielle.
Selon des indiscrétions, IBK aurait rembarré trois délégations venues lui demander de donner la conduite à suivre pour la présidentielle. Au motif que le temps n’était encore pas venu de se prononcer. «Au moment opportun, je prendrai la décision nécessaire», aurait-il dit.
Cette position confuse a obligé la Cmp et le Rpm à repousser la cérémonie d’investiture du président sortant prévue le 28 avril dernier. Au QG de la Cmp, beaucoup de formations politiques envisageraient un plan B. Puisque leur mentor ne donne aucune indication sur son éventuelle candidature. Nous y reviendrons.
Suspense autour candidature d’IBK présidentielle président rejette trois délégations 60 partis politiques veulent porter candidature -Poulo point quitter navire RPM cherche sauver meubles
Zan Diarra
Source: Soleil Hebdo