Haïdara veut aller très vite pour circonscrire la menace qui plane sur la tête des Maliens. Il met en contribution Chrétiens et musulmans pour organiser le plus tôt possible un forum. «Nous pensons que cette rencontre doit se tenir vers le 13 (mai, NDLR) ; en tout cas les invitations seront envoyées dans la semaine », a poursuivi le leader religieux lors de la clôture du congrès de Ançar Dine le 6 mai 2018 à Bamako. Objectif : réunir tous les acteurs de la crise au centre du pays et au nord : les Peuls, les Dogons, les chasseurs Dozos, les groupes Touaregs et autres acteurs impliqués dans les violences intercommunautaires.
Chérif Ousmane Madani Haïdara est inquiet de la poussée de la violence intercommunautaire, mais aussi des tensions pré-électorales. C’est tout le sens de ce forum auquel contribuent musulmans, Chrétiens et autres forces de la société civile malienne. «Il y a une menace qui guette le Mali et elle doit interpeller tout le monde. A Ségou tout près, il y a des parties où aucun représentant de l’Etat ne peut être présent. Quelle distance sépare Bamako de Ségou? Je me demande si les hommes politiques sont sensibles à cela», a affirmé le chef religieux.
La société civile va ainsi amener les différentes communautés à se parler sans langue de bois sur le devenir du Mali. «Ce qui est en train de se passer au Mali est inquiétant et ce n’est pas malien. Le Mali est un pays de Noir et de Blanc, il a toujours été un pays de Noir et de Blanc », a commenté Chérif Ousmane Madani Haïdara. Pour lui, la violence intercommunautaire vient de mains obscures qui cherchent à plonger le pays dans l’instabilité chronique.
Mais le péril pourrait aussi venir de l’intérieur, selon Chérif Ousmane Madani Haïdara, qui en appelle à la vigilance de la société civile. «Nous Maliens devons être assez vigilant pour que ceux qui cherchent et ceux qui veulent le garder ne puissent pas nous conduire à ruiner notre pays. Ce que nous allons décider au cours de ce forum pour la bonne marche du pays sera porté à la connaissance des hommes politiques et des responsables de la Minusma», a-t-il indiqué.
Allant dans le sens du débat sur le processus électoral, Haïdara a exhorté les autorités à faire en sorte que la confiance demeure entre les acteurs. «Ils doivent prendre des mesures qui permettront le bon déroulement des élection », a-t-il conseillé. Soumaila Cissé, le chef de file de l’opposition, qui était dans la salle a quant à lui rassuré de sa bonne foi pour la stabilité du Mali. «Ce que les gens craignent ne va pas se produire s’il plait à Dieu », a dit l’opposant.
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Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain