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Paix sociale et élections 2018 : Préserver le Mali

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Chirfi Moulaye HAIDARA

 

Nul ne conteste que le Mali a été longtemps attractif, fascinant, promis à un bel avenir, rayonnant par son envol d’antan. Malheureusement, des maux, des bouleversements se manifestent sur l’étendue du territoire national, entretenus par la tempête politique qui prévaut. La course effrénée à la magistrature suprême, la pléthore des candidatures annoncées, constituent des sources d’empoignades prévisibles qui ne profitent à personne.

Autrefois très remarquable, la fierté d’appartenance à un grand pays affectueusement appelé Maliba  l’est moins par le temps qui court.

En raison de situations de  tension et de pression anormalement  élevées, l’environnement est devenu  si préoccupant que le pire  est à craindre.

La conjoncture difficile et incertaine qui sévit, la dégradation  des vraies  valeurs socio culturelles, constituent des freins au maintien de  bonnes relations humaines de base  axées  sur le sens de l’esprit de famille, de  ‘’ l’esprit maison’’, la  fibre nationaliste,  sur le don de soi pour  l’émergence de justes causes , le  langage de la vérité…

L’on assiste à la parution de phénomènes  négatifs s’articulant autour de la perte de la confiance aux élites, de quelques vices dont le goût de  l’argent,  du pouvoir, les folies de grandeur, de prestige…

Les  jeux et enjeux électoraux, la recrudescence de l’insécurité, des conflits sociaux,  de toutes sortes de facteurs démobilisateurs, continuent de remuer les blessures, les déchirures de trop.

C’est pourquoi, étant de la société civile,  nous nous permettons d’apporter notre modeste contribution afin que chacun ait une large vision des événements pour mieux les prévenir au lieu de les subir. Nous  alternons cri d’alarme et cri  de cœur dans le  seul but d’attirer  l’attention générale sur la montée  vertigineuse des passions  en cette période de précampagne électorale. Nul ne sait ce qu’il en sera lors du lancement officiel des campagnes.

Dans cette optique, une implication collective poussée est plus que nécessaire pour que les  lesdites  campagnes se déroulent de  manière civilisée,  qu’elles soient orientées  sur des programmes fiables, des débats ouverts et constructifs, sans  dénigrements, ni écarts de  langage,  ni  soulèvement  de faux  problèmes de personnes parce que souvent les gens, toujours divisés sur l’essentiel, ne s’aiment pas à cause d’ intérêts particuliers.

La nation s’effrite dans ses fondements, dans son unité. Des  risques de crises sociales à grande échelle pointent à l’horizon ; leur maitrise par anticipation est  requise.

Nous avons, dans d’écrits antérieurs,  évoqué les  dangers du communautarisme culturel, des replis identitaires.

Force est de reconnaitre que  la menace d’une guerre qui ne dit pas son nom est réelle

Nul ne conteste que le Mali  a été  longtemps  attractif, fascinant, promis  à un bel avenir, rayonnant par son envol d’antan.

Malheureusement,  des maux, des bouleversements se manifestent sur l’étendue du territoire national, entretenus par la tempête politique qui prévaut. La course effrénée à la magistrature suprême, la pléthore des candidatures  annoncées, constituent des  sources d’empoignades prévisibles qui ne profitent à personne.

D’ores et déjà, il  n’est  pas rare de voir des masses laborieuses distraites  par  des prédateurs, des  opportunistes mobilisés  sur  des motivations bassement matérielles, sur  le  trafic d’influence.

De tels agissements ne peuvent  que  compromettre le  beau temps auquel aspire durablement le peuple  qui a tant souffert de l’absence d’un leadership de qualité à divers niveaux de responsabilité.

L’on a souvenance que  dans  de  situations de concertations apaisées et transparentes,  des   événements populaires de grands jours  comme  les élections  qui engagent le meilleur devenir commun,  constituent  des moments épatants de  retrouvailles, de la rencontre de  l’autre, d’émulation, d’épanouissement.

La fête ne peut qu’être belle en de telles occasions si éphémères. Hélas ! Des rumeurs tendancieuses, des opérations  de déstabilisation,  orchestrées çà et là à dessein, continuent de  déferler la chronique. Des signes avant-coureurs   ne présagent rien de bon dans la recherche permanente de la réconciliation des cœurs et des esprits, de la mobilisation des forces vives autour  d’objectifs nobles  destinés à forger le meilleur devenir du pays.

Aucun citoyen ne veut  être orphelin  de lendemains  heureux,  porteurs d’assises  démocratiques  qui ne sont pas de façade et de libertés d’expression pérennes.

Il faut donc  lutter contre les  comportements  indécents, déviants et prôner les  vertus de sagesse, de pédagogie, la légendaire courtoisie malienne qui a  été longtemps le sous bassement de  l’image de marque vivante du pays.

C’est donc le moment plus que jamais pour les patriotes, convaincus et engagés ,  de partager de valeurs  de bonne foi, de bonne attitude, de bon sens et de bonne volonté,  d’appliquer des règles qui ont permis à nos concitoyens de surmonter, tant bien que mal, les divers soubresauts ayant  secoué le pays au fil des dernières décennies.

Par ailleurs, il faut relativiser l’instrumentalisation de la religion dont la dimension vaut son pesant d’or et se rappeler que nos illustres érudits, oulémas, ont, au fil des générations, enseigné l’obligation d’obéir à ceux qui détiennent le pouvoir tant  qu’ils n’incitent pas aux péchés. Cependant, les rapprochements  entre le politique et le religieux, ne sont pas  souhaitables  pour diverses raisons objectives.

Certes, les meilleures volontés du monde ne peuvent pas changer  la nature humaine  mais  des rassembleurs dont les qualités techniques, managériales, les valeurs morales et éthiques, le charisme, sont unanimement reconnus et appréciés, ne peuvent qu’œuvrer pour relever, entre autres,  les défis  de paix, de justice,  de  développement.

Que vive l’entente

Aussi, un gage de succès demeure  le bon choix des  leaders, la valorisation de l’expérience, la reconnaissance du mérite. Seuls des super hommes, des personnes exceptionnelles, compétentes et dévouées, sont en mesure d’initier et de poser des actes concrets et de progrès susceptibles de  combler les attentes,  de juguler  les feux de l’ignorance, de la haine, de la violence, de  garantir, dans de conditions idoines, le vivre ensemble des populations sans heurts.

Dans tous les cas,  seul compte le travail qui constitue un trésor, ennoblit l’homme, capital le plus précieux.

De toutes façons, la personnalité qui va  avoir sous sa  conduite le destin national, pourra exercer ses lourdes mais combien exaltantes fonctions en s’inspirant de la célèbre déclaration du Calife ABU BAKR, au lendemain de sa succession du Prophète Mohamed (PSL) :

« J’ai reçu de (vous) l’autorité sur vous ; mais je ne suis pas le meilleur  d’entre vous ; si j’agis bien, aidez-moi ; si j’agis mal, corrigez-moi ; obéissez-moi tant que j’obéirai à Dieu ;  les plus forts d’entre vous seront faibles avec moi jusqu’à ce que je leur arrache  les droits des autres ; les plus faibles d’entre vous seront forts avec moi jusqu’à ce que j’obtienne leurs droits ».

Vivement les prochains votes  dans la sérénité, l’entente mutuelle pour l’honneur et le bonheur de l’ensemble de nos compatriotes, toutes souches confondues !

En cette veille de mois béni de Ramadan,  mois  de méditation, de saines pratiques,  prions tous pour la sauvegarde de notre Mali ba,  pour son évolution vers une nation paisible et réconciliée, tournée vers un avenir  qui se veut radieux et prospère à tous égards.  Que Dieu nous entende !  Amen !

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 CHIRFI MOULAYE HAIDARA 

Source: Le Républicain 

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