Attaque couteau l’assaillant né Tchétchénie fiché S parents garde vue
L’attaque au couteau à Paris revendiquée par le groupe Etat islamique, et qui a coûté la vie samedi soir à un passant, a été perpétrée par un Français de 20 ans né en Tchétchénie, qui était fiché S, et dont les parents ont été placés dimanche en garde à vue.
Le jeune homme, abattu par les policiers juste après l’attaque, “est un Français né en Tchétchénie” en novembre 1997. “Son père et sa mère ont été placés en garde à vue dimanche matin”, a déclaré à l’AFP une source judiciaire.
La Tchétchénie est une république musulmane russe du Caucase, théâtre de deux guerres dans les années 1990 et 2000. Selon l’agence de presse publique russe Ria Novosti, l’ambassade de Russie en France a demandé aux autorités françaises des “informations sur la nationalié de l’assaillant”.
S’il n’avait pas d’antécédent judiciaire, le jeune homme était en revanche fiché S (pour “sûreté de l’Etat”), et donc connu des services de police, ont indiqué des sources proches de l’enquête, sans en préciser les motifs.
Un passant français, âgé de 29 ans, a été tué et quatre personnes blessées par cet homme armé d’un couteau qui a crié “Allah Akbar”, selon deux témoins. Les blessés sont hors de danger, a annoncé dans la nuit le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui dimanche matin, a présidé une réunion d’état-major au ministère de l’Intérieur.
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a frappé plusieurs fois la France depuis 2015, a rapidement revendiqué l’attaque. “L’auteur de cette attaque au couteau à Paris est un soldat de l’Etat islamique”, a déclaré une “source sécuritaire” à Amaq, l’organe de propagande de l’EI.
“La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté”, a réagi le président Emmanuel Macron sur Twitter.
Le Premier ministre Edouard Philippe a salué “l’exceptionnelle réactivité des forces de police”, dont l’intervention en quelques minutes a permis d’éviter “un bilan plus lourd”.
L’agression a eu lieu peu avant 21H00 dans le IIe arrondissement, en plein coeur de Paris, près de l’Opéra, un quartier touristique de bars, restaurants et théâtres.
“A ce stade et sur la foi d’une part de témoignages faisant état du fait que l’agresseur a crié +Allah Akbar+ en attaquant les passants au couteau”, et “compte tenu du mode opératoire, nous avons saisi la section antiterroriste du parquet de Paris”, a déclaré le procureur de la République François Molins.
Voyant les policiers arriver à sa hauteur rue Monsigny, l’agresseur s’est dirigé vers eux et les a menacés en criant “Tire, tire, je vais te planter”, selon des sources policières. Un agent a alors fait usage d’un pistolet à impulsion électrique pour maîtriser l’assaillant. Puis un deuxième fonctionnaire lui a tiré dessus à deux reprises, le blessant mortellement.
Un Luxembourgeois de 34 ans, blessé au dos selon des sources policières, a été transporté en “urgence absolue” à l’hôpital parisien Georges-Pompidou. Une femme de 54 ans a aussi été grièvement blessée. Une femme de 26 ans et un homme de 31 ans l’ont été plus légèrement.
“La personne la plus grièvement blessée (…) va mieux”, elle “a été opérée et donc aujourd’hui elle est sauvée”, s’est réjoui dans la nuit Gérard Collomb, qui s’est rendu à son chevet. “Deux de ses amis sont dans un autre hôpital, ils sont totalement hors de danger. Une quatrième personne qui avait été blessée est aussi hors de danger”, a-t-il ajouté.
Près de l’Opéra, les témoins ont raconté la panique qui a saisi ceux qui passaient la soirée dans le quartier. “On a entendu deux coups de feu, on ne savait pas ce que c’était, on a vu des gens partir en courant et on est partis en courant aussi”, a dit Sébastien, qui se trouvait à la terrasse bondée d’un café avec deux amis.
– “Il faut des actes” –
La grande mosquée de Paris a déploré “une attaque lâche et barbare qui ne peut se réclamer d’aucune religion et que nous condamnons fermement”.
De leur côté, la droite et l’extrême droite ont appelé l’exécutif à la fermeté.
“Dans la guerre contre le terrorisme, les mots ne suffisent pas, il faut des actes”, a tweeté le président des Républicains, Laurent Wauquiez.
“Maintenant nous attendons une information essentielle”, a asséné la dirigeante du FN Marine Le Pen: “Par quelle filière ce terroriste islamiste et sa famille sont-ils présents sur notre territoire?”
Cette attaque, qui porte à 246 le nombre de victimes tuées dans des attentats sur le sol français depuis 2015, intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste.
La France fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l’EI. Dans sa revendication, l’EI affirme que l’assaillant de Paris a agi “en représailles envers les Etats de la coalition”.
AFP