« Restez chez vous », c’est l’appel lancé par l’opposition en Guinée ce lundi pour les habitants de Conakry et des environs. L’opposition veut dénoncer la mauvaise volonté, selon elle, des autorités pour régler le contentieux électoral, celui sur les élections locales du 4 février. Selon l’opposition, il y a eu fraude. Elle conteste les résultats officiels qui donnent le parti au pouvoir vainqueur. Elle a donc annoncé une reprise des manifestations.
Comme d’habitude, ce sont les quartiers et localités majoritairement favorables à l’opposition qui répondent à l’appel d’une ville morte ou d’un pays mort. C’est le cas ce lundi des communes de Matoto et de Ratoma, les plus grosses agglomérations de la capitale qui ont répondu à l’appel des opposants.
Boutiques et autres commerces sont fermés, la circulation est au ralenti en ces endroits provoquant d’énormes embouteillages sur la corniche du Nord, la seule opérationnelle. Une situation qui inquiète les commerçants. « Je suis ici pour défendre mon magasin parce que le plus souvent, quand il y a des manifestations, les forces de l’ordre et les bandits profitent pour casser les commerces », témoigne un commerçant.
Un autre habitant lui suit les recommandations de l’opposition : « Moi, je respecte le mot d’ordre ville morte de l’opposition, parce que je suis tout à fait d’accord avec les opposants. Le gouvernement ne veut pas que ce pays avance. Sinon il ne peut pas tricher même aux élections locales. Le gouvernement et la Commission électorale n’ont pas proclamé les résultats de vote pour que la paix revienne ».
Les grands marchés de Conakry, poumons économiques de la capitale, ont également tourné au ralenti et la circulation est quasi inexistante sur la principale artère de Le Prince qui mène des périphéries vers le centre-ville. « Nous sommes tous d’accord pour la ville morte. Le gouvernement ne respecte pas les accords. Mais fermer les marchés et barrer les routes n’est pas une bonne chose », nuance une fonctionnaire.
De l’autre côté, au centre administratif et des affaires, même si ce n’est pas l’engouement ordinaire, l’administration a néanmoins fonctionné, les écoles, les banques et stations-service ont aussi ouvert.
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Source: RFI