Le préfet Patrice Kaboré a été assassiné lundi soir à Oursi, dans la province de l’Oudalan dans le nord du Burkina Faso. Il a été inhumé à Ouagadougou ce mercredi et a été décoré à titre posthume de la médaille de chevalier de l’Ordre national. Mais sa famille ne peut pas cacher sa colère en raison des menaces de mort qui pesaient sur lui et qui n’ont pas été prises en compte.
Douleur, colère et incompréhension au niveau de la famille. Selon Désiré Kaboré, frère cadet du défunt, des mesures de sécurité auraient permis d’éviter ce drame, car le domicile de la victime avait essuyé des tirs d’assaillants quelques semaines plutôt.
« C’est vrai qu’en son temps la hiérarchie a été informée. Ça, c’est sûr. Ils auraient dû, quand même, prendre les dispositions pour vraiment le sécuriser, pour éviter que le drame n’ait lieu. Nous, nous ne pouvons pas dire ce qu’il y a exactement. C’est des terroristes, c’est des individus qui attaquent des individuels… Personnellement, nous ne savons pas ».
Malgré tout, les autres préfets entendent poursuivre leurs activités dans les différentes régions du pays, comme l’explique Laurent Kontogom, préfet du département de Tanghin Dassouri : « Nous avons le devoir, coûte que coûte, d’assurer la représentation territoriale de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Nous sommes obligés de faire avec les moyens du bord. Nos plus hautes autorités, nos supérieurs hiérarchiques ont pris conscience des difficultés que nous vivons. Je pense qu’ils vont s’atteler à nous accompagner ».
Pour le ministre de l’Administration du territoire, Siméon Sawadogo, le nord du Burkina Faso se trouve dans une situation de guerre. Et il ne s’agira pas d’assurer uniquement la sécurité les sites administratifs, mais toute la zone touchée par les différentes attaques : « Il faut savoir que nous sommes dans une situation, pratiquement, de guerre. Et le gouvernement est en train de travailler pour trouver des solutions idoines et globales ».
Le préfet Patrice Kaboré était un officier de police et il avait reçu en 2014, la médaille d’honneur de la police nationale.
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Source: RFI