Présidentielle 29 juillet prochain Deux poids lourds classe politique malienne lancent course fortunes diverses
La semaine dernière a été riche et même très riche en événements politiques. En effet, il y a eu, entre autres, l’appel à candidature de l’ancien ministre de l’Education nationale, M. Housseyni Amion Guindo, président de la CODEM par les PUR, partis unis pour la République, l’investiture, le samedi 12 mai, de Soumaila Cissé, candidat de l’URD et celle, le dimanche 13 mai, de Modibo Sidibé, président des FARE et candidat du Nouveau pôle politique. Pour ce dossier, nous nous intéresserons à ces deux investitures qui ont mobilisé chacune des milliers de militants et sympathisants des deux candidats.
Si, Soumaila Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et candidat de la «Plateforme d’alliance ensemble, restaurons l’espoir» ou de la «coalition pour l’alternance et le changement», a choisi pour la circonstance le Stade du 26 Mars avec sa capacité de 50 mille places; Modibo Sidibé, président des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE AN KA WULI) et son Nouveau Pôle Politique de la Gauche républicaine et démocratique (NPP) ont préféré la grande salle de 3000 places du Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba.
Soumaila Cissé, pour restaurer l’espoir
Investi candidat devant près de 80 mille personnes, venues du Mali et d’ailleurs, Soumaila Cissé, une fois président de la République a promis au nom de tout le peuple Malien, «d’engager immédiatement un processus politique pour résoudre la crise au Centre». Il expliquera que ce processus sera fondé sur un dialogue intra et intercommunautaire afin que les populations des régions concernées conviennent des conditions de leur cohabitation et de leur accès, dans la paix et la concorde, aux ressources naturelles de leurs contrées. Il promet qu’avec lui, la paix et la sécurité devront donc sans tarder revenir dans tout le pays. «Président, en votre nom, au nom de tout notre peuple, je me donne cinq ans pour mettre fin définitivement à la crise sécuritaire et pacifier le pays» indique-t-il. Pour ce faire, dit-il, «toutes les énergies du Gouvernement seront tournées vers cet objectif stratégique majeur. Conformément aux engagements pris dans le cadre du programme minimum de gouvernement de la «coalition pour l’alternance et le changement», je mettrai en place un gouvernement de redressement national qui s’investira sans relâche à stabiliser le pays, à le réunifier, à réaliser la réconciliation nationale, à conduire les réformes pour refonder l’État, et à imposer la paix».
Le candidat de l’URD pour la présidentielle du 29 juillet 2018 trouve que l’Accord d’Alger est d’une importance capitale dans notre quête de paix et de réconciliation. Ainsi, dit-il, «Président, je procèderai à la mise en œuvre diligente de cet accord conformément aux intérêts de notre peuple. À cet effet, fait-il, remarquer, «la décentralisation sera approfondie car la gouvernance locale est le meilleur moyen d’impliquer les citoyens dans le développement de leur terroir». En outre, pour lui, «le transfert des compétences, aussi bien financières qu’administratives, doit être effectif pour une véritable libre administration des collectivités. Le Mali ne sera plus spectateur de son destin comme c’est le cas depuis cinq ans».
Sur un autre plan, le candidat Soumaila Cissé invite les Maliens à réinventer ensemble un meilleur système éducatif, capable d’assurer à nos jeunes une entrée sur le marché du travail ; et un meilleur pilotage économique du pays afin de vaincre la pauvreté et relever tant de défis.
En outre, l’élu de Niafunké trouve qu’il nous faut d’urgence donner aux forces de Défense et de Sécurité les moyens de leurs missions, d’investir dans les infrastructures, de moderniser l’agriculture et l’élevage, de garantir la sécurité alimentaire, de sauvegarder notre environnement, de créer massivement des emplois et vivifier le tissu économique, de renforcer la performance administrative et de rendre notre cadre de vie meilleur et tendre enfin vers une émergence durable. M. Cissé a promis de vaincre le cancer de la corruption, en combattant l’impunité avec détermination.
Modibo Sidibé, pour un Etat stratège
Après avoir été investi et reçu le drapeau malien, M. Modibo Sidibé, une fois au Palais de Koulouba a promis de construire un Etat stratège. Le candidat du NPP n’a pas manqué de faire observer une minute de silence pour les morts de la crise. Juste après, M. Sidibé a fait cas des enfants dont la guerre a interrompu la scolarité. «Je dégagerai immédiatement après mon élection, les moyens nécessaires à leur identification, à leur rescolarisation et au nécessaire rattrapage auxquels ils ont droit, tous sans distinction de couleur et de fortune».
Pour ce faire, dit-il, «je compte sur l’engagement patriotique des enseignants. Ils rejoindront ainsi dans la légende les grands pionniers de l’indépendance, sofas de la connaissance à qui je dois personnellement la part lumineuse de mon destin».
En effet, pour lui, l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 va se dérouler dans un contexte inédit et qui est caractérisé principalement par plusieurs facteurs. Il s’agit de l’affaiblissement généralisé de l’Etat, désormais incapable de remplir ne serait-ce que ses missions régaliennes, de l’inadéquation profonde entre le mode de gouvernance en cours et les défis politiques, économiques, sociaux et sécuritaires auxquels notre pays est confronté quotidiennement. Il y a aussi le développement de la corruption, du narcotrafic et de l’économie criminelle, de l’aggravation inadmissible de la détérioration constante des conditions de vie et particulièrement au plan alimentaire de millions de nos compatriotes et la perte de confiance des citoyens à l’égard des institutions de l’Etat. On dénote également l’effondrement de notre système éducatif et la crise croissante de l’emploi, le délitement des valeurs sociétales qui structurent notre vivre-ensemble séculaire, et la persistance des affrontements intercommunautaires fratricides.
Face à la situation chaotique, le candidat du NPP trouve que le choix de la personnalité qui présidera prochainement aux destinées du peuple malien revêt une importance cruciale. Car, pour lui, «il ne s’agira ni plus, ni moins que de choisir entre le redressement du pays et son affaissement, entre une gouvernance de l’impuissance, de l’immobilisme et de l’affairisme et une politique résolue de refondation d’un Etat malien crédible, aux institutions républicaines fortes et adaptées aux défis en cours et dont la sécurité est assurée sur toute l’étendue du territoire national». Pour le candidat du NPP, le chemin de la grandeur, celui d’un Mali propre, d’un Mali fort, d’un Mali juste, d’un Mali réconcilié et solidaire, reste l’enjeu de l’élection présidentielle de 2018. «Parce que nous sommes dans une période exceptionnelle, notre peuple, exceptionnel à bien des égards, aspire à porter à sa tête un homme à la hauteur du moment. Un leader qui saura réactiver les ressorts de notre pays afin de le tirer de l’abîme et de lui redonner un véritable horizon. Avec votre soutien, j’entends incarner cette exigence, parce qu’il nous faut réparer le Mali, notre Mali» dit-il.
Notons enfin que la candidature de Soumaila Cissé est soutenue par la «Coalition pour l’alternance et le changement», composée d’une trentaine de partis politiques et de 200 associations et autres clubs de soutien. Celle de Modibo Sidibé par le Nouveau Pôle politique de la gauche républicaine et démocratique composé de quelques partis politiques et d’associations et clubs de soutien.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com
Présidentielle 29 juillet prochain Deux poids lourds classe politique malienne lancent course fortunes diverses
Source : Inf@Sept