Soumaïla Cisse ami marabouts
À deux reprises (2002_2013) candidat malheureux aux élections présidentielles, Soumaïla Cissé, homme politique malien, né en 1949 à Tombouctou (il y a 69 ans), est investi la semaine dernière par son parti (une troisième fois) pour briguer la magistrature suprême. Réputé fortuné, celui qui est affectueusement appelé Soumi, ne sait pas que mettre du bleu dans les activités politiques. Il est aussi un grand ami de marabouts et charlatans qui le côtoient et lui promettent “Pouvoir” avec grand “P”.
Si pour ce fils d’enseignant, le principe de gain du pouvoir est électoraliste, il n’est aussi pas question d’ignorer la puissance du chapelet et des sacrifices qu’on lui impose pour atteindre le haut sommet.
À Ouagadougou au Burkina Faso où il a passé sept ans aux commandes de la Commission de l’Union monétaire ouest africaine, Soumi a fait des heureux.
Voitures, maisons et faramineuses sommes d’argent ont été généreusement octroyées à des marabouts venus du Mali, de la Guinée et du Sénégal, en guise de récompense pour des missions occultes conditionnées au maintien de son influence, son positionnement de l’heure et, en définitive à l’ascension aux plus hautes fonctions du Mali.
Héritier des Mines d’Or
Plusieurs fois ministres sous le mandat du Président Konaré, beaucoup de ses compatriotes l’accusent de s’être enrichi sur le dos du peuple malien.
Néanmoins, nul ne connaissait Soumi héritier des Mines d’or de Bambouk, à moindre mesure, de Kalana, des champs de Café ou de Cacao en Côte d’Ivoire, ou du moins des biens immobiliers.
Certes, l’argent n’a pas d’odeur, mais quand on ne le possède pas, ça se sent. Indubitablement, Soumi a acquis du sous sur son parcours politique.
Le hic c’est qu’il est ahurissant d’admettre la propreté de la fortune non évaluée qui lui est attribuée par bon nombre de ses compatriotes.
D’autant plus qu’on sait qu’au Mali, le salaire net d’un ministre (poste qu’il a occupé de 1993 à 2002 après celui du Secrétaire général de la Présidence) n’a jamais dépassé le Million de nos francs.
Pour ne rien arranger, la presse sénégalaise avait produit une série d’articles accusant cet ancien Président de la Commission de l’UEMOA d’avoir détourné des Milliards de Francs dans les marchés ayant consacré la construction de forages dans l’espace sous régional ouest-africain.
Il faut dire que Soumi qui n’a jamais eu le courage de porter plainte contre ceux qui l’accusent d’être vénal, aura du surtout du mal à justifier l’origine des milliards qu’il investit sans sourciller pour accéder au pouvoir.
En 2002, les Maliens se souviennent encore des milliers d’engins de valeur et de colossales sommes d’argent qui ont été envoyées par Soumi dans les bourgades les plus reculées du pays profond pour servir de moyens de campagnes présidentielles.
À Bamako la capitale, jeunes, femmes, enfants et vieilles personnes aiment bien bosser pour Soumaïla Cissé au moment des élections car lui, il est bien différent d’un pingre Modibo Sidibé ou d’un Soumana Sacko, adepte de longs discours de patriotisme.
Quid de 2018 ?
À quelques mois de la Présidentielle du 29 juillet, la somme de Quinze millions six-cent mille Francs CFA (15.600.000 FCFA ) a été offerte à chaque sous-commission de l’URD à Bamako pour uniquement mobiliser les militants au stade du 26 mars lors de son investiture du 12 Mai à la candidature du parti à la Présidence en vue.
Le slogan “RESTAURER L’ESPOIR”
En outre, il nous est revenu qu’une agence française de Communication a été mobilisée jusqu’à Bamako pour aider Soumi à gagner les élections. Déjà ladite agence qui en a du gros sous dans ce business, a conçu le slogan “RESTAURER L’ESPOIR” avec une facture assez lourde. Et pour l’acheminement des affiches et autres supports publicitaires, une agence malienne de Com_, basée au quartier de l’ACI 2000, s’en charge.
Dans les semaines à venir, si tout le monde devine que ça va bouillonner au Mali où les débats sont déjà houleux, l’on est en mesure de dire que beaucoup de marmites vont également bouillonner chez les détenteurs du chapelet. Une stratégie que certains appellent le “forcé partage des richesses”.
Nous y reviendrons !
Madick Niang pour Malizine