Le Mali connait en ce moment des remous sociaux très inquiétants avec des manifestations de colère concernant la gestion du pays qui devient de plus en plus incompréhensible et chaotique aux yeux des citoyens. Pendant ce temps, les autorités continuent dans le tâtonnement avec un aveux d’impuissance face aux multiples problèmes qui s’exacerbent.
Cette semaine aura été marquée par une multiplication de manifestations de colères dans plusieurs localités du Mali. Les populations ont exprimé leur ras-le-bol face à la situation chaotique que connait le pays. L’insécurité grandissante, la précarité et les décisions scandaleuses sont les principales causes de ces grognes. Les employés de Trans Rail ont procédé par un grand coup d’éclat, le 16 mai, en créant une paralysie de la circulation, de Kati à Bamako.
A Fana, les habitants n’arrivent pas à se remettre de l’assassinat d’une jeune fille albinos. Plusieurs manifestations sont en cours de préparation à ce sujet. A Bougouni, les organisations de la société civile se sont fait entendre à travers une manifestation monstre visant à demander aux autorités, le gouffre dans lequel elles nous conduisent. Ils ont montré leur indignation concernant l’incapacité d’IBK et du gouvernement à recouvrer l’intégrité territoriele.
En effet, plusieurs parties du territoire au nord, au centre et dans certaines localités du sud échappent au contrôle de l’Etat. Les populations sont livrées aux exactions des terroristes et autres bandits de tout genre. Dans cette situation de sauve-qui- peut, la condition de vie du citoyen moyen ne fait que se dégrader. Ceux qui échappent à la précarité et à l’insécurité sont en général les intouchables proches du pouvoir et les groupes armés qu’on ménage sur le dos des citoyens ordinaires. La situation est alarmante.
Le gouvernement a failli dans sa gestion. Les grèves des salariés du secteur de la santé ont causé des problèmes énormes et jousqu’à présent, on est loin du soulagement. De la même façon, l’année scolaire 2017-2018 a connu des perturbations considérables à cause des grèves des enseignants et des sorties répétées des élèves et étudiants. En fin de compte, les candidats aux différents examens vont composer ce ton.
On a l’impression que la seule préoccupation d’IBK est de focaliser toutes ses énergies sur les élections à venir pour se conformer aux seules exigences et pressions de la France et de l’UE dont les priorités priment sur les problèmes des maliens. D’ailleurs c’est pour cette occasion que la France a demandé à la CMA d’accepter que le premier ministre Boubeye Maiga mette le pied à Kidal.
Le Mali est devenu un bateau dont le capitaine a perdu le gouvernail. Voila ce qui explique la multiplication des manifestations de colère.
Issa Santara