Lorsque le train a repris les rails en mars 2018, les cheminots de la gare de Bamako étaient “plein d’espoir”. Il fut de courte durée: car depuis ce voyage inaugural plus rien ne se profile à l’horizon, laissant le rail du Mali retomber dans la désuétude.
Dans la gare de Bamako, un train rouillé des années 1968 se met douloureusement en branle.
Que peut-on en dire? Beaucoup de nos compatriotes se posent la question sur la suite de ce projet qui devait relier notre pays à son voisin de l’est qui est le Sénégal par la voie ferrée.
Sachant bien que le chemin de fer est une solution viable pour transporter les marchandises et les personnes, les autorités ne s’en préoccupent guère. Préférant miser sur le développement du transport terrestre, qui a encore du chemin à faire pour combler les Maliens dans l’approvisionnement de nos capitales régionales en marchandises.
C’est une certitude mathématique. En tant que l’un des pays les plus pauvres de la planète nous ne pouvons pas nous permettre de jeter de l’argent par la fenêtre. Où est passé le nouveau train qui nous a été présenté ben grande pompe, comme le renouveau du transport ferroviaire au Mali ? Est-ce une impuissance ou une négligence ?
Il est une question de bon sens de ne pas nous laisser surprendre par les événements en exigeant auprès des partenaires du projet la mise œuvre des mesures conservatoires afin de protéger ce patrimoine national. Oui, cette liaison ferroviaire fait désormais partie du patrimoine de la nation malienne. Comme le dit Confucius « Celui qui ne prévoit pas les choses lointaines s’expose à des malheurs prochains».
Pour une croissance régionale forte et durable
Le projet titanesque de ce rail intégrateur devra nécessiter des investissements lourds, afin de renforcer la coopération entre notre pays le Mali et le Sénégal en matière d’intégration. Mais hélas, c’est plutôt le contraire. Et le hic est que l’arrêt du train est une menace grave pour les populations riveraines du chemin de fer en matière d’activités génératrices de revenus.
Il faudra que les autorités réfléchissent à des stratégies nouvelles pour donner un nouveau souffle au chemin de fer malien, qui est très capitale dans le désenclavement de notre pays. La réhabilitation de cette liaison ferroviaire devra contribuer à la création des conditions d’une croissance économique régionale forte et durable grâce au renforcement de l’intégration régionale.
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Paul N’GUESSAN
Source: Mali-Horizon