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Edito : Les dernières heures d’un régime sanguinaire

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Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué
Edito dernières heures régime sanguinaire

 

Répression, effusion du sang. C’est en gros ce qui ressort de la journée du samedi 2 juin. Une marche pacifique organisée par des partis politiques de l’opposition, des mouvements associatifs etc. a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Au siège du parti ADP MALIBA où tout se jouait ce jour, le constat est désolant. Les manifestants confinés dans la cour, ont été arrosés par des gaz lacrymogène. Pis, les gardes rapprochés du premier ministre ont tiré à balle réelle sur les manifestants. Bilan : une trentaine de blessés enregistrés à l’hôpital Gabriel Touré. Des admis aux urgences parmi lesquels des chefs de partis politiques tels que Alou Diallo de ADP MALIBA, Mamadou Igor Diarra.

L’évènement n’est pas passé inaperçu et tout ce qui était supposé se dérouler ce jour, arriva. A la veille de l’interdiction de la marche, les organisations des droits de l’homme avaient déploré la position du gouverneur du district car la marche est un droit fondamental. Au même moment, la commission d’organisation de la marche avait tracé un plan B au cas où les gens n’auront pas accès au point de départ de la manifestation, trois lieux avaient été indiqués : au Railda (pour les communes 1 et 2), le Cinéma Babemba (pour les communes 3 et 4), la place de l’indépendance pour les communes 5 et 6. Les leaders politiques devraient se regrouper au siège de ADP MALIBA.

Les bourreaux à la solde du régime n’ont pas donné ce temps. Tôt le matin, ils ont quadrillé toutes les voies d’accès et de l’itinéraire prévu pour la marche et les trois points évoqués pour le plan B.

Au lendemain de la marche, le conseil de sécurité de l’ONU a déploré les incidents qui se sont déroulés tout en pointant le doigt accusateur sur le pouvoir. L’acte barbare, au lieu de décourager les citoyens les a galvanisés davantage. Pour preuve, après la rencontre des organisateurs de la marche suivie d’un communiqué qui exige la démission du premier ministre et évoque une prochaine marche le 8 juin prochain, une conférence de presse a été animée hier à la maison de la presse. La mobilisation était impressionnante. Chacun veut être témoin au lieu de se faire raconter les évènements. Sur toutes les lèvres, IBK et Boubèye sont fustigés. Plus de recul, on fonce au prix de notre vie. Ce sentiment qui animait presque tout le monde ce jour est un signe annonciateur de la mobilisation gigantesque  qui se fera le vendredi prochain. Avant ce jour, le gouverneur refusera-t-il une fois de plus de donner son avis favorable à une seconde marche ? S’il dit niet, alors une page sombre s’écrira le 8 juin car aucune force ne pourra faire arrêter le peuple.

Petit rappel à Soumeylou Boubeye Maïga au sujet des évènements de 1991. Il était au cœur des évènements et il s’est comment le peuple a fait plier le régime dictatorial de Moussa Traoré. Du sang a coulé, mais la lueur d’espoir était là au bout du tunnel.

Boubacar Yalkoué

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Source : Le Pays

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