Kolotènein na d’os langue
Nous signalons à l’intention de nos lecteurs, la création d’une nouvelle rubrique. Elle s’appellera « kolotènein na » (traduction littérale : il n’y a pas d’os dans la langue). Il s’agira de rafraichir la mémoire de ceux qui semblent atteints d’amnésie subite nous rappelant le fameux adage qui dit que « quand la mémoire va ramasser du bois mort, elle rapporte le fagot qui lui, plaît » (j’emprunte à Birago Diop). Il s’agira aussi de leur faire comprendre que nous sommes dans une autre époque, nous sommes à l’ère du numérique, l’ère où les paroles ne s’envolent plus. Les paroles sont minutieusement stockées et il parait qu’on ne peut même plus les effacer. Avec « kolotènein na », nous allons donc voir les hommes politiques qui aspirent à nous diriger, qui disent « tchou » et « tcha » au gré des circonstances. Les mêmes qui tressaient des lauriers au président de la République, aujourd’hui voudraient le passer sur un grill si ce n’est un bûcher. Cette semaine, nous prenons Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath (son père, Me Mohamed Ali Bathily avait inauguré la rubrique la semaine dernière ; suivi de Moussa Mara la semaine dernière). Lui c’est le champion toutes catégories de la dénégation et du reniement. A la vitesse du son, il est capable de soutenir une chose avant d’avancer son contraire. Il a développé une grande aptitude dans le même temps à soutenir le vrai et l’ivraie. Ses envolées enflammées font le bonheur des réseaux sociaux au point où les gens se demandent quel Ras Bath croire. Même au sein de ses ouailles, le doute commence à prospérer. On découvre qu’il est un mercenaire, vendant ses paroles et ses militants au plus offrant. Plus aucune conviction ne semble le guider. Par contre, et c’est très dommageable pour lui, il charrie une telle violence dans ses discours qu’il ne devrait pas être surpris de se voir devant la CPI un de ces jours. Il n’a qu’à méditer le sort qui est aujourd’hui celui d’un autre général de la rue, Blé Goudé de la Côte d’Ivoire.
Kolotènein na d’os langue
Source : La nouvelle République