Pour une gestion durable des eaux usées et du cadre de vie des populations de la zone de l’Hôpital du Mali, l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (Angesem) a initié en 2007 en concertation avec les autorités hospitalières, le projet de construction d’une station d’épuration des eaux usées. La nouvelle station a une capacité de 350m3 par jour.
L’information a été donnée par le directeur général adjoint de l’Angesem, Sidi El Habib Maïga, au cours d’une visite de la nouvelle station de traitement des eaux usées de l’Hôpital du Mali, le mardi 12 juin 2018. Cette visite s’inscrivait dans le cadre de la Quinzaine de l’environnement, qui prend fin aujourd’hui à Koulikoro.
La consommation en eau potable de l’Hôpital du Mali est estimée à environ 3313 m3 par mois et la production d’eaux usées est estimée à plus de 88 m3 par jour.
L’hôpital est un espace de santé qui peut constituer aussi un gite de maladies si les conditions d’hygiène et d’assainissement ne sont pas respectées. C’est ce second aspect qui a motivé la construction de cette nouvelle station par l’Angesem à l’Hôpital du Mali et dans plusieurs autres structures sanitaires. Le dispositif existant pour le traitement des eaux usées de l’Hôpital du Mali est sous-dimensionné et favorise une remontée capillaire liée au niveau de la nappe phréatique, qui affleure pendant la saison des pluies et toute la durée de la crue du fleuve Niger. En conséquence, les eaux usées au lieu de s’infiltrer dans le sol, ruissellent et polluent la cour de l’hôpital avant de se déverser dans les caniveaux qui les drainent dans le fleuve, principale source d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako.
C’est pour trouver une solution à cette situation et dans le but d’améliorer la gestion des eaux usées et le cadre de vie des populations de la zone de l’hôpital du Mali que l’Angesem a initié ce projet en 2007.
Installée dans l’enceinte de l’établissement, la nouvelle station est une réponse aux risques infectieux liés aux effluents hospitaliers. Son coût est estimé à environ 400 millions de F CFA. Pour alimenter la station, un réseau d’égouts de 1000 m a été réalisé. La station utilise le procédé de traitement dit réacteur bio séquentiel suivant le principe de l’aération prolongée avec un même ouvrage servant alternativement de bassin de décantation. Très économe en énergie, c’est une variante du procédé de traitement par boues activé qui fonctionne en mode discontinu et occupe par conséquent peu d’espace.
Le directeur général de l’hôpital du Mali, Ousmane Attaher Dicko, a insisté sur l’importance du nouveau dispositif. “A l’hôpital on soigne, mais on recueille également des matières qui peuvent être dangereuses pour l’environnement et pour l’homme. Cet ouvrage est très utile pour l’Hôpital du Mali qui contribue fondamentalement à la protection de l’environnement”, déclarait-il.
Pour Sidi El Habib Maïga, DGA de l’Angesem, la nouvelle station de traitement à boues activée permettra d’éviter un problème de santé publique en traitant toutes les eaux biomédicales de l’Hôpital du Mali avant de les évacuer dans la nature. Ce qui permettra, selon lui, de préserver également l’environnement.
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Ousmane Daou
Source: L’Indicateur du Renouveau