Le Haut-commissaire pour les réfugiés a achevé ce samedi 23 juin sa visite de 48 heures au Mali. Après Bamako vendredi, Filippo Grandi s’est rendu à Gao dans le nord du pays à la rencontre de réfugiés. Des réfugiés nigériens ou burkinabè qui fuient leur pays en raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans cette région frontalière. Mais aussi des réfugiés rapatriés maliens qui sont de retour chez eux, à Gao.
Djidara, à proximité du centre-ville, est le quartier des rapatriés maliens de Gao. Hadja s’est enfuie en 2012 à Niamey. Elle est rentrée chez elle il y a quelques mois.
« Moi, je suis aveugle, je suis veuve, je ne travaille pas. Donc, je ne sais même pas quoi faire. D’autres personnes mangent une seule fois par jour. Nous sommes revenues bredouilles et nous restons bredouilles. Jusqu’à aujourd’hui, on n’a rien. On a même voulu repartir encore ! »
L’insécurité empêche toujours les agriculteurs ou éleveurs de travailler. « Les petits jardins ou bien les champs, c’est terminé aujourd’hui. Personne ne peut aller en brousse aujourd’hui. »
Presque tous les rapatriés sont sans emploi, assure leur représentant régional, Seydou Cissé. « Ce n’est pas la peine de nous donner chaque fois du riz ou du mil, il vaut mieux nous apprendre, apprendre le travail à nos enfants parce que nos enfants aussi sont devenus grands. Ils sont au lycée et il y a des chômeurs. »
Le manque d’eau, de nourriture, de revenus préoccupe la représentante du Haut-commissariat pour les réfugiés au Mali, Angèle Djohossou. « Les besoins humanitaires sont toujours existants pour les populations civiles et nous avons toujours besoin de l’accompagnement de la communauté internationale. »
66 000 Maliens sont rentrés chez eux depuis la crise de 2012. Ils sont encore 130 000 dans les pays voisins, comme le Burkina Faso ou le Niger.
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Source: RFI