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Santé-administrateurs civils : Ces grèves qui empoisonnent la fin du mandat

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Santé administrateurs civils grèves empoisonnent fin mandat

La fin du quinquennat du président IBK s’annonce périlleuse surtout au niveau du front social où les acteurs affûtent de plus en plus leurs armes contre un gouvernement incapable d’honorer ses engagements. Après les commerçants, les cheminots, les syndicats des magistrats, c’est le tour des agents de santé et les administrateurs civils d’observer une grève. Ces mouvements risquent de perturber fortement la fin du mandat chaotique d’IBK.

En effet, le Syndicat national des administrateurs civils(SYNAC) et le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) ont entamé le 25 juin 2018 une grève sur l’ensemble du territoire. Les administrateurs civils, demandent plus de sécurité dans l’exercice de leur fonction et l’amélioration de leurs conditions de vie. Ce sont là les deux principales revendications contenus dans leur cahier de doléances.

Pour rappel, les deux syndicats avaient adressé, il y a une semaine, une lettre de protestation au gouvernement malien le lundi 18 juin 2018. Dans cette déclaration, les deux syndicats dénonçaient avec force les actes odieux et mauvais traitements infligés aux représentants de l’Etat et demandaient par conséquent la sécurité et la protection des représentants de l’Etat en raison de l’insécurité qui règne.

De 2014 à nos jours, les représentants de l’Etat sont parfois victimes de menaces, d’attaque, d’assassinat, d’enlèvement et de relèves arbitraires  dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Les administrateurs dénoncent aussi l’accroissement des pratiques de substitution de pouvoir des autorités traditionnelles et certaines composantes de la société civile (organisations des jeunes et des chasseurs) aux attributions des représentants de l’Etat. Ils soulignent également le principe statutaire selon lequel l’Etat malien est tenu de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, les préjudices qui en résultent. Les grévistes  veulent que soient engagées des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat sans considération de leur statut et de leur appartenance sociale et politique et d’informer régulièrement le SYNAC et le SYLTMAT des actions entreprises dans ce sens. Ils veulent que soient redéployés, sans délai, les représentants de l’Etat arbitrairement relevés de leurs postes.

Autres doléances : traiter avec dignité et déférence le représentant de l’Etat quelles que soient la circonstance et la nature des pressions ; rappeler aux autorités traditionnelles et aux organisations de la société civile les limites de leurs interventions dans la gouvernance territoriale ; affecter, en relation avec le ministre chargé de la Sécurité, une garde rapprochée à chaque représentant de l’Etat à domicile et au service.

 Les blouses blanches remettent ça

De leurs côtés, les différents syndicats de la santé accusent le gouvernement de ne pas. R certains engagements « pris par les autorités politiques, administratives et sanitaires dans le procès-verbal du 16 avril 2017 »…

Ainsi, le tragique scenario de l’année dernière où nos hôpitaux étaient devenus des mouroirs, faute de médecins se dessine à nouveau si le gouvernement et les blouses blanches ne trouvent pas un accord.

Selon le syndicat des médecins de la santé, Dr Chaka Diarra, toutes les conditions sont réunies pour revivre la situation de l’année dernière où les médecins sur toute l’étendue du territoire malien avaient observé une grève illimitée de plus de 30 Jours. « Aucune reforme n’aboutira dans le secteur de la santé sans mettre les principaux acteurs que sont les médecins dans les meilleures conditions de travail.  Le Mali compte aller vers des hôpitaux de 4eme référence mais avant de penser à ces reformes il faut surtout songer à mettre les médecins dans les meilleures conditions et cela garantira des résultats probants », affirme-t-il.

Dr Diarra précise que les principaux points d’accord n’ont pas été exécutés et que face à l’indifférence du gouvernement et son refus manifeste à respecter ses engagements qu’ils ont déposé un préavis de grève sur la table du ministre du travail de la fonction publique et des relations avec les institutions avec comme revendications : l’application des points d’accords du procès-verbal de conciliation du 16 avril 2017 ; l’intégration des contractuels sur fond ASACO dans la fonction publique des collectivités ; l’intégration des contractuels des hôpitaux dans la fonction publique de l’Etat ; la création d’une passerelle entre la fonction publique des collectivités territoriales et l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique etc. « Si les lignes ne bougent pas nous observerons une première grève du 05 au 06 juin 2018, après un temps d’arrêt nous recommencerons du 12 au 14 juin 2018 et nous allons enchainer du 19 au 22 juin 2018. Rien ne nous met à l’abri des 38 jours de l’année dernière, voire même plus », indique-t-il.

Aussi, Dr Seydou Cissé  de la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Social (FESYSAM) dénonce les conditions de travail des médecins du Mali. Selon lui, ces conditions doivent changer afin de permettre aux maliens de se soigner dans des centres et hôpitaux répondant à leurs attentes. « Les 20 milliards de FCFA de frais d’évacuations sanitaires de la plupart des autorités maliennes peuvent servir à combler ce trou mais ils préfèrent se pavaner entre le Maroc, la Tunisie et des hôpitaux d’Europe laissant les médecins maliens dans l’indigence et la souffrance.. », affirme  Dr Cissé.

Le scénario de la grève illimitée des médecins de 2017 qui avait  paralysé le secteur de la santé au grand désarroi des populations se dessine et les médecins sont déterminés à avoir entière satisfaction avant de revêtir les blouses blanches.

Ces mouvements de contestation mettent à nu l’incurie du pouvoir à faire face à la demande sociale de la population.

Mémé Sanogo

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Source : L’Aube

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