Si c’est en 2013, le Mouvement citoyen des musulmans du Mali, Sabati 2012 a déclaré son soutien au candidat du RPM à l’élection présidentielle du 28 juillet, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), depuis la ville de Nioro, en 2018 son président Moussa Boubacar Bah très contesté par certains camarades, a annoncé son soutien au président sortant depuis le siège de son mouvement. Un choix qui sonne comme une défiance à celui qui a été présenté comme le guide du mouvement, le Chérif de Nioro, Chérif Mohamed Ould Cheicknè dit Bouyé, vigoureusement opposé à IBK.
« Le vendredi 19 juillet 2013 chez le Chérif de Nioro, dans les locaux de sa Zawiya, pleine comme un œuf, le mouvement Sabati 2012 décidait d’apporter son soutien à IBK. « A cette occasion, le président du mouvement, Moussa Boubacar Bah, était à la tête d’une délégation de près de 100 personnes, composée des délégués de l’ensemble des régions du Mali et des 6 communes du District de Bamako. Depuis très tôt le matin, à l’appel du guide suprême des Hamallistes, les populations de Nioro du Sahel avaient commencé à se diriger vers sa Zawiya. Les femmes, jeunes et vieux (même les commerçants avaient fermé boutique) étaient venus entendre le mot d’ordre de leur guide. C’est aux environs de midi que le Chérif fit son entrée dans la Zawiya, sous les applaudissements de ses fidèles, qui voulaient chacun le toucher des mains pour avoir sa bénédiction », rapportait nos confrères du 22 Septembre.
Ils précisaient que « La cérémonie a débuté par la lecture de versets coraniques. Après avoir sollicité la bénédiction de Dieu, le porte-parole des délégués régionaux a salué et remercié l’assistance et plus particulièrement le Chérif de Nioro pour tout ce qu’il fait à l’endroit de la communauté musulmane du Mali et pour son combat pour le respect des valeurs de notre pays. A son tour, Bouyé lui-même, dans une déclaration en arabe, a révélé le nom d’IBK comme son candidat et celui du mouvement Sabati 2012.
Après cette déclaration, il a tenu à apporter des précisions. Tout d’abord, il a martelé qu’il n’avait demandé à personne de se porter candidat et avoir choisi celui qui répondait à ses aspirations. «Je fais ce choix pour le Mali et pour le bien des Maliens. La situation dans laquelle se trouve notre pays appelle un homme d’Etat qui défend les intérêts du Mali et de son peuple. Il est le candidat qui respecte les valeurs de notre pays. Nous devons barrer la route à ceux qui ont mis notre pays dans cette situation».
Le Président de Sabati 2012 a traduit la déclaration en français et en bamana pour l’assistance. Elle appelle les Maliens à former un seul bloc, pour un changement radical et prospère et pour bâtir un Mali réellement démocratique et indépendant. Sabati 2012 invite aussi tous les partis politiques, les responsables religieux, les groupements d’associations, ainsi que toute la communauté musulmane, à le rejoindre afin d’atteindre ses objectifs.
Au retour, Nioro du Sahel a fait une véritable démonstration de force, avec un cortège de véhicule et de motos pour raccompagner la délégation jusqu’au poste d’entrée de la ville, preuve de la détermination des Hamallistes à faire entrer IBK à Koulouba au soir du 28 juillet. Déjà, le Chérif a mis d’importants moyens de locomotion à la disposition de Sabati 2012 et des Hamallistes et 100 millions de nos francs pour battre campagne pour IBK ».
En 2018, le contexte a totalement changé. Si c’est en 2013, le Mouvement citoyen des musulmans du Mali, Sabati 2012 a déclaré son soutien au candidat du RPM à l’élection présidentielle du 28 juillet, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), depuis la ville de Nioro, en 2018 son président Moussa Boubacar Bah très contesté par certains camarades, a annoncé son soutien au président sortant depuis le QG de campagne de celui-ci. Un choix qui sonne une défiance à celui qui a été présenté comme le guide du mouvement, le Chérif de Nioro, Chérif Mohamed Ould Cheicknè dit Bouyé, vigoureusement opposé à IBK. Il en est de même pour Mamoud Dicko, véritable initiateur de Sabati 2012.
Présidentielle IBK Sabati 2012 Chérif Nioro
Nabila Sogoba
Source: L’Indicateur du Renouveau