Au moins quatre civils ont été tués dimanche dans des raids aériens du régime syrien visant des secteurs rebelles de la province de Deraa, frontalière de la Jordanie, en dépit d’un accord de trêve avec les insurgés, selon une ONG.
Parallèlement, des évacuations de combattants rebelles refusant un retour du régime dans le sud syrien –prévues par l’accord– ont été temporairement reportées en raison des violences, selon un responsable rebelle.
“D’intenses frappes aériennes” ont visé dimanche la localité d’Oum al-Mayazin, au nord du poste-frontière de Nassib, aux portes de la Jordanie, a rapporté le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane qui fait état de trois morts parmi les civils.
Un peu plus tôt, des tirs rebelles sur un convoi du régime empruntant l’autoroute près d’Oum al-Mayazin avaient fait des morts parmi les militaires, a indiqué l’OSDH, sans être en mesure de fournir un bilan.
Un quatrième civil a péri lors de raids du régime sur des quartiers rebelles de Deraa, selon cette ONG.
Ces violences interviennent alors que les rebelles avaient accepté de céder leurs territoires au régime, au terme de deux semaines de bombardements meurtriers.
L’accord dévoilé vendredi soir, négocié avec l’allié russe, prévoit un cessez-le-feu, mais aussi des évacuations pour les insurgés refusant l’initiative.
Par le passé, l’application des accords entre les rebelles et le régime a parfois pu être lente et laborieuse, certains combattants refusant de capituler.
Selon les termes de l’accord annoncé vendredi soir, les combattants rebelles refusant de rester sous contrôle gouvernemental doivent être évacués vers les secteurs insurgés de la province d’Idleb, dans le nord-ouest.
Mais les premiers départs prévus dimanche à bord de cent bus ont été reportés après une reprise des hostilités, a indiqué à l’AFP un dirigeant rebelle.
“Cent bus devaient venir, mais (l’opération) a été reportée à une date ultérieure, dans environ deux jours. Il y a eu des échanges de tirs des deux côtés et la (première) vague a été reportée”, a précisé ce dirigeant.
Fort du soutien militaire de la Russie et de l’Iran, le régime syrien a multiplié les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, consolidant son pouvoir sur la capitale Damas et ses environs, au point de reprendre le contrôle de plus de 60% du pays en guerre.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
AFP