La présidentielle de 2018 se révèle très riche en candidature, mais très pauvre en diversité de programmes. Les électeurs n’ont pas une grande possibilité de faire une confrontation d’idée dans la mesure où la quasi-totalité des candidats jonglent avec les mêmes mots en copie conforme.
Les 24 candidats retenus pour la présidentielle se sont déjà lancés dans la course vers Koulouba avec plein de similitudes dans les documents qu’ils ont élaborés comme projets de développement. Dans les copies conformes qu’ils présentent, les électeurs ont du mal à faire une différence entre les idéologies politiques des différents partis d’appartenance des prétendants. D’abord, tout le monde parle de changement, même le président sortant, mais à part Oumar Mariko et Cheick Modibo Diarra, personne n’a détaillé des arguments solides laissant entrevoir de vrais reformes faisables, fiables et convaincantes ciblant une refonte radicale du système.
Les grandes lignes idéologiques comme le respect de la liberté, la justice, la paix, la laïcité, l’égalité, le respect des droits économiques sociaux et culturels, sont agencés dans des formulations et phrasées identiques dans la plupart des documents de campagne. On se trouve devant une confusion parce qu’on voit les mêmes objectifs partout dans une masse politique sans aucun repère pour la droite, la gauche ou même le centre La lutte contre l’insécurité et le terrorisme au nord et au centre est logiquement un sujet bien souligné partout. On a l’impression que les candidats ont une baguette magique pour résoudre le problème en un clin d’œil parce qu’ils disent qu’ils ont la solution sans préciser comment. Personne n’a fait une proposition avec un calendrier précis pour mettre fin à l’occupation des forces étrangères qui portent atteinte à la souveraineté du Mali en définissant les zones d’intervention des FAMA, en décidant de la capture au la liberté des terroristes, en utilisant tous les moyens pour maintenir le statuquo sur Kidal. De passage faut-il rappeler que suite aux dernières attaques terroristes contre le QG de G5 Sahel à Sévaré et les forces Barkhanes à Gao, le président français Emmanuel Macron a reconnu qu’il y avait un manque de coordination entre les différentes troupes antiterroristes. Le gros des problèmes réside à ce niveau. Mais personne ne le cible avec des remèdes. Or tout le monde sait que quelque soit le candidat qui sort gagnant de cette présidentielle parrainée, financée et encadrée par la France et l’UE, il n’est pas facile de tout remettre en ordre en un clin d’œil comme on l’entend de la bouche de nos chasseurs de pouvoir. Dans cette situation où tout le monde répète la même chose sans approfondissement, on stagne dans nos anciennes méthodes de campagne qui sont basées sur l’achat des consciences et le dénigrement entre candidats pour faire embarquer des électeurs dépourvus de conviction.
Compagne électorale présidentielle 29 juillet 2018 électeurs face programmes copies conformes
Issa Santara
Source: Ciwara Info