Banquier de son état, homme d’état et gestionnaire dans l’âme et par vocation, le candidat Mamadou Igor Diarra ne déroge guère à sa réputation par les propositions que lui a inspirées son aspiration à la magistrature suprême.
En dehors du pays depuis sa sortie du Gouvernement, son absence – relativement longue – ne l’aura pas déconnecté des réalités maliennes ni affecté outre mesure sa perception des problèmes qui assaillent ses concitoyens. En atteste le contenu d’un programme assez pertinent dont l’originalité réside dans sa transversalité ainsi qu’une approche horizontale des préoccupations plutôt que dans leur hiérarchisation, avec autant d’importance accordée aux priorités les plus urgentes qu’aux origines profondes dont elles dérivent. Ce n’est donc nullement surprenant que les questions environnementales paraissent surplomber (sans pour autant les reléguer) les préoccupations en rapport avec la défense et la sécurité, entre autres.
L’ancien ministre de l’Economie et des Finances parait en effet persuadé de la nécessité d’aborder le changement par le bout le plus ordinaire pour y parvenir. La propreté – aux sens propre et figuré à la fois -, figure ainsi au premier rang des axes stratégiques déclinés en 99 mesures par lesquelles le candidat compte révolutionner le destin de ses concitoyens, en ayant la nette conviction que les difficultés du pays ne sont pas au dessus de ses énormes potentialités. «L’avenir meilleur» qu’il ambitionne de bâtir n’est pas moins tributaire, à ses yeux, de mesures d’assainissement. Au sens propre du concept, la vision de Mamadou Igor Diarra dans ce domaine repose sur une bonne intelligence avec les collectivités locales – auxquelles cette compétence est transférée – pour procurer plus de bien-être aux Maliens en améliorant leur cadre de vie. Toutes choses qui impliquent aussi bien la saine alimentation que le contrôle des polluants en tous genres ainsi que l’utilisation efficiente des ressources humaines pour ce faire. Les recettes du candidat Diarra contre le monstrueux phénomène de l’insalubrité et de la dégradation de l’environnement dans nos villes et campagnes associent par ailleurs mesures restrictives et mécanisme d’encouragement des acteurs : interdiction de sachets plastiques, avantages fiscaux aux entreprises dédiées à l’assainissement, entre autres. Il va sans dire aussi qu’aucun exploit dans le domaine – comme dans bien d’autres – n’est envisageable sans une gestion rigoureuse des ressources, une marque distinctive de l’homme tout au long de son parcours de banquier et pendant ses passages successifs au gouvernement. La salubrité physique étant indissociable de propreté morale selon sa propre conception de la responsabilité publique, les 99 mesures du candidat comprennent aussi un assainissement de la gouvernance sous toutes ses facettes : de l’optimisation des ressources budgétaires à la dénonciation des pratiques frauduleuses, en passant par le renforcement des mécanismes de contrôle public, la réduction du train de vie de l’Etat, une culture du résultat, etc. Autant d’initiatives dans le cadre desquelles s’inscrivent, entre autres, la liquidation le parc aéronautique présidentiel au profit d’une compagnie aérienne nationale, la réduction de la taille du gouvernement, la création d’une cellule informatisée de contrôle citoyen sur les projets et chantiers publics ou encore la soumission des établissements publics à un processus de certification des comptes. Visiblement la hantise de la rigueur et de l’intégrité en tout est passée par là.
Mamadou Igor Diarra implacable obsession salubrité publique
Ousmane Camara
Source: Le Témoin