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Présidentielle 2018 : Les attentes des nouveaux majeurs

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Les groupes de causeries (Grin en langue nationale bamananka), depuis le lancement de la campagne électorale le 7 juillet 2018, passent la plupart du temps à discuter sur l’élection présidentielle. Il en est ainsi dans les «grins», les «Sotrama», les taxis, devant de nombreuses boutiques à travers la capitale.

Les éléments de notre équipe de reportage ont récolté l’avis de certains nouveaux majeurs qui pourraient voter pour la première fois le 29 juillet prochain. Au quartier Wolofobougou dans la commune III du Ddistrict de Bamako, nous attendons le deuxième verre du thé fétiche au milieu de quelques copains de faculté lorsque, brutalement, le ton monte entre deux jeunes. Ils se sont levés, très furieux et pointant l’un le doigt vers l’autre comme guise de mise en garde.

L’étudiant Mamadou Kanté criait «Boua Tabla» (traduction en français : le vieux gardera son fauteuil) pendant que son vis à vis, Issa Diarra, lui, rétorquait avec force «Boua Babla» (le vieux va céder). Ces propos formulés vigoureusement en bambara ont interrompu la causerie dans le groupe de jeunes. L’infirmière stagiaire Astan et votre journaliste stagiaire se sont vivement placées entre les deux adversaires politiques. Pour mieux comprendre les raisons de l’empoignade verbale, elles ont proposé à chaque belligérant de présenter son candidat et d’exposer ce qu’il attend de son champion une fois installé à Koulouba.

L’étudiant Mamadou, âgé de 20 ans, souhaite un deuxième mandat au président sortant. Il a opté pour le slogan «Boua Tabila». Ce nouveau majeur à l’élection 2018 fréquente la Faculté de droit privé de Bamako. Il a retiré sa carte d’électeur depuis deux semaines à Djicoroni-para, commune IV du district. Il votera au centre de l’école Dontèmè II, appelé «Kenebani». Il nous révèle qu’il va voter pour la première fois à l’élection présidentielle. Il a hâte de le faire, car dit il : «Je pense que mon candidat est le meilleur. Le changement sera l’œuvre d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Il éradiquera la corruption et résorbera le chômage massif des jeunes Maliens». L’étudiant Mamadou Kanté invite les électeurs à donner plus de temps au président IBK si l’on veut que notre pays avance sur la voie du progrès.

Son challenger, Issa Diarra, tenant de la thèse «Boua babla», est apprenti chauffeur. Il est, lui aussi, âgé de 20 ans. Il a déjà retiré sa carte d’électeur. Il votera dans la commune IV, à Lafiabougou dans un bureau du second cycle Aminata Diop. Il a choisi le candidat Soumaila Cissé. «Je pense que nous devrions lui accorder la chance de montrer ce qu’il vaut comme président du Mali, comme nous l’avons fait avec le président sortant IBK en 2013. Mon candidat a présenté un projet de société extraordinaire. Pourquoi ne pas lui donner un mandat pour le réaliser ?», argumente-t-il.

La coiffeuse traditionnelle Mariam Coulibaly, âgée de 22 ans, réside à Hamdallaye ACI 2000. Elle avoue ne pas avoir retiré sa carte d’électeur. La raison ? «Je n’ai pas pu choisir dans le lot des vingt quatre candidats à cette élection présidentielle du 29 juillet 2018. Je prie juste le Bon Dieu pour que tout se passe dans la paix, la transparence. Que la crédibilité du scrutin soit avérée. Que le futur président de notre chère patrie arrive à faire régner la paix pour que les Maliennes et les Maliens connaissent le bonheur». Mariam ne nie pas qu’elle n’a jamais voté. Elle promet de participer aux futurs scrutins si l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 se passe dans les conditions normales et si elle trouve un candidat répondant à sa vision.

Le très athlétique Katilé Dembelé est basketteur. Il n’est pas allé, lui, retirer sa carte d’électeur. Donc, il ne connaît pas son bureau de vote. Il entend ne pas aller voter pour la simple raison qu’il pense que les candidats ne vont pas tenir toutes leurs belles promesses. «Donc rien que pour cela, je ne vais pas augmenter le taux de participation par mon bulletin. Quand la classe politique changera de comportement, j’irais voter. Mais pas maintenant», a-t-il affirmé sans sourciller.

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Fadi CISSÉ

Source: L’Essor

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