Le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, candidat à sa propre succession pour l’élection présidentielle du 29 juillet 2018, était à Yanfolila et à Bougouni le samedi 14 juillet 2018 pour battre campagne. Les populations des deux localités sont sorties massivement pour lui réserver un accueil chaleureux.
La visite du candidat Ibrahim Boubacar Kéita à Yanfolila et à Bougouni n’est pas passée inaperçue. En effet, les populations de Yanfolila et de la région de Bougouni (dont la régionalisation est effective depuis le vendredi 13 juillet 2018) n’ont pas lésiné sur les moyens. Elles sont sorties massivement pour réserver un accueil chaleureux au candidat Ibrahim Boubacar Kéita.
Les attentes et les promesses des populations de Yanfolila
A Yanfolila, la place publique de la Préfecture a refusé du monde. Le candidat Ibrahim Boubacar Kéita a été accueilli à l’entrée de Yanfolila avec une haie d’honneur de plus de 2 kilomètres. Le candidat IBK, comme à l’accoutumée, a été salué le chef de village et les notabilités de Yanfolila qui ont fait des bénédictions pour le Mali et pour lui. Il s’est ensuite rendu à la place publique de la Préfecture où il a été accueilli dans l’allégresse avec les musiques folkloriques du terroir dont le donsongoni (musique des chasseurs).
Après son tour d’honneur pour saluer les populations, IBK a été remercié par Dian Diakité (maire de Banan et porte-parole des maires des 8 Communes du cercle de Yanfolila) pour son déplacement à Yanfolila. Le maire rappellera certaines réalisations du président Ibrahim Boubacar Kéita durant son premier mandat, il ajoute : « Aujourd’hui, grâce à vous Monsieur Ibrahim Boubacar Kéita, les Maliens sont fiers de leur Armée. Vous êtes bon. Nous sommes avec vous. Nous vous attendions à Yanfolila car nous avons besoin de vous. Et nous comptons sur vous », a-t-il souligné. Comme doléance, il a sollicité du candidat IBK le bitumage de la route reliant Yanfolila à la Côte d’Ivoire.
La représentante des femmes de Yanfolila, Mme Sangaré Djénéba Diakité, a signalé au candidat IBK, entre autres, la pénurie d’eau à Yanfolila surtout en saison sèche ; le problème d’emploi des jeunes de Yanfolila car beaucoup sont des diplômés sans emploi ; le manque de route pour l’acheminement des produits agricoles dans les marchés. Elle a sollicité du candidat la restauration/équipement du centre de santé de Yanfolila. Elle a invité les femmes de Yanfolila à aller retirer leurs cartes électorales et de sortir massivement le dimanche 29 juillet 2018 pour faire réélire IBK.
A sa suite, le représentant des jeunes de Yanfolila a indiqué que la candidature d’IBK est la candidature des jeunes. Car, à ses dires, IBK avait promis en 2013 qu’il a travaillera avec les jeunes. « IBK a tenu cette promesse en nommant beaucoup de jeunes dans des postes de responsabilités dont des postes ministériels. Je demande aux jeunes de Yanfolila d’ouvrir largement leurs yeux pour distinguer le vrai de l’ivraie. Je leur demande de sortir massivement le 29 juillet prochain pour élire IBK dès le 1ertour. Je demande à Boua (le père) de finir la construction de la Maison des jeunes de Yanfolila », a-t-il dit.
Alfousseyni Sidibé, au nom des partis membres de « Ensemble pour le Mali (EPM) » a ajouté comme doléance la résolution du conflit frontalier entre les populations maliennes et guinéennes ; l’installation d’industries à Yanfolila pour la transformation des produits agricoles sur place, ce qui peut être un facteur de résolution du chômage des jeunes ; le bitumage de la route reliant Yanfolila à la Côte d’Ivoire qui se trouve dans une détérioration avancée. Rassurant IBK, il lui a promis un vote de 60 %. Mais, a-t-il tenu à relever, cette promesse ne peut être concrétisée que par les femmes et les jeunes. Il les a donc invités à sortir massivement le 29 juillet 2018 pour donner leurs voix au candidat IBK.
IBK : « Je tiens toujours mes promesses… »
En réaction aux interventions, le candidat Ibrahim Boubacar Kéita s’est réjoui et s’est félicité de l’accueil réservé à lui et à sa délégation, surtout par les chasseurs à qui il demandé des excuses. Parce que ses gardes du corps avaient empêché ces derniers de l’approcher. Il s’est aussi réjoui de retrouver les nouvelles recrues militaires en formation à Yanfolila. D’après lui, la formation et l’équipement des militaires des forces armées et de sécurité font partie de ses priorités. C’est ainsi qu’il a informé ses jeunes recrues de l’achat des avions de combat et des avions cargo pour faciliter le transport des troupes sur les théâtres de combat. Ensuite, il a rappelé les avantages accordés aux agents des forces armées et de sécurité, surtout ceux qui sont tombés pour la défense de la patrie. Parmi ces avantages, il a cité 10 ans de salaire aux parents des victimes militaires tombés pour la défense du pays. « Cela n’est pas une parole de politique. Je ne dis que la vérité car je ne mentirai jamais », a-t-il insisté.
Répondant aux doléances, IBK a demandé au Bon Dieu de lui permettre de les réaliser. « Yanfolila est un cercle de production agricole. Il n’est pas normal que ses productions fruitières pourrissent sur place par manque de route. Cela n’est pas normal. L’installation d’usines de transformation des fruits peut donner du travail aux jeunes et peut améliorer l’alimentation des populations. Nous pensons à cette création d’usines à Yanfolila. Nous demandons à Dieu de nous faciliter la réalisation de ce projet », a-t-il espérer. Sur la pénurie d’eau à Yanfolila, il répondra que l’eau, c’est la vie. « Sans eau potable, c’est bonjour aux maladies, surtout diarrhéiques. La fourniture de l’eau potable et d’électricité fait partie des priorités du Programme d’urgence présidentielle. Je ne mentirai jamais. Mes réalisations sont visibles et palpables. Je tiens toujours mes promesses, même s’il est vrai que je n’ai pas pu réaliser tout ce que je voulais réaliser. Je ne suis pas un nouveau Malien qui doit prouver ses compétences aux Maliens. Je sais ce que j’ai dans le cœur et ce que je veux pour les Maliens », a-t-il reconnu.
« Mes détracteurs peuvent continuer à me calomnier, je suis tranquille comme le petit fils de la vendeuse de galettes », dixit IBK
Sur ses détracteurs, il dira qu’ils peuvent continuer à le calomnier, mais qu’il sera réhabilité par Dieu. « Jusqu’à la fin du monde, je ne serai jamais comme mes détracteurs. Ils me connaissent. Ils savent qui je suis. Je ne suis pas méchant, je ne serai jamais méchant. Donc, qu’ils cessent de me calomnier. Durant mon premier mandat, mes détracteurs m’ont empêché de faire tout ce que je voulais faire. Cela n’est rien. Ils peuvent continuer à me calomnier. Dieu sait qui je suis et il me protège. Mes détracteurs doivent être sages. Comme l’a dit Bakary Togola, laissons nos pieds pour prendre nos mains. Les Maliens qui sont soucieux du Mali doivent méditer sur cet adage de Bakary Togola. Donnons-nous les mains pour faire développer le Mali. Mais, ils veulent que je quitte le pouvoir. M’ont-ils mis à cette place ? Ont-ils parlé avec Dieu ? Ont-ils une promesse avec Dieu. Non, non, non. S’il (référence à Soumaïla Cissé sans le citer) aimait le Mali, Dieu allait exaucer ses vœux. Mais, comme il est de mauvaise foi, Dieu ne l’aidera pas. Dieu n’aime pas les gens de mauvaise volonté, Dieu n’aime pas les méchants. Il les transforme en pourriture. J’aime rire avec tout le monde, j’aime plaisanter avec tout le monde pour le vivre ensemble au Mali. Je ne connais que cela », a-t-il souligné.
Pour IBK, l’élection ne doit pas être source de conflits. « L’élection n’est pas une bagarre. Elle ne doit pas être une bagarre (Kèlè ko tè). Pour cela, soyons sages. IBK est un béni de Dieu. Que Dieu nous donne une bonne conscience pour mieux développer le pays. Je suis prêt à aider celui à qui Dieu confiera la destinée du pays. Cela ne suffit pas à mes détracteurs. Ils veulent me chasser par la force. Je quitterai le pouvoir pour aller où ? Je ne quitterai pas. Et ils ne peuvent pas me chasser. Qu’ils soient sereins, je suis tranquille comme le petit-fils de la vendeuse de galettes », a-t-il ironisé, avant d’inviter les populations de Yanfolila à sortir massivement pour voter tranquillement. « Celui qui sera élu sera le plus chanceux. Le pays a trop de problèmes. Il y a trop de difficultés dans le pays. Aidons-nous les uns les autres à pouvoir travailler pour le pays, à le développer. L’élection est une fête. Elle doit être une fête. Elle ne doit pas être une menace car personne ne peut menacer les Maliens. Que cela soit clair, personne ne peut menacer les Maliens. Les Maliens n’accepteront jamais les menaces, les intimidations…Nous devons avoir pitié des Maliens. Nous devons travailler ensemble pour que le Mali puisse vaincre ses ennemis afin de pouvoir se développer et satisfaire tous ses enfants », prône IBK.
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Siaka DOUMBIA – Envoyé spécial
Source: Aujourd’hui-Mali