Le spectre d’une grève sauvage dans le secteur de la santé se profile à l’horizon à compter de demain. Les responsables de la plateforme des syndicats de la santé du Mali (PLA.S.SMA) étaient devant la presse, le lundi 23 juillet 2018, au siège de la CSTM. Objectif : éclairer la lanterne de l’opinion sur les difficultés auxquelles font face les agents de la santé concernant leurs points de revendications de l’année dernière. Ils menacent aujourd’hui d’abandonner de nouveau les hôpitaux à partir du 26 juillet 2018.
Le tragique scenario de l’année dernière où nos hôpitaux étaient devenus des mouroirs faute de médecins se dessine à nouveau si le gouvernement et les blouses blanches n’accordent pas leur violon. La longue médiation entamée par l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga et plusieurs ministres de son gouvernement auprès des médecins semble n’avoir pas fait long feu. Les élections présidentielles trouveront que les hôpitaux sont fermés à cause de cette énième grève des médecins qui débutera le 26 juillet et durera 15 jours qui en cas de non satisfaction des doléances aboutira à une grève illimitée.
Selon Dr. Seydou Cissé de la Fédération des syndicats de la santé et de l’action social (FESYSAM) toutes les conditions sont réunies pour revivre la situation de l’année dernière où les médecins sur toute l’étendue du territoire malien avaient observé une grève illimitée de plus de 30 Jours. « Aucune reforme n’aboutira dans le secteur de la santé sans mettre les principaux acteurs que sont les médecins dans les meilleurs conditions de travail. Le Mali compte aller vers des hôpitaux de 4eme référence mais avant de penser à ces reformes il faut surtout penser à mettre les médecins dans les meilleures conditions et cela garantira des résultats probants », a-t-il lâché.
Il a annoncé que le gouvernement n’a pas respecté beaucoup de ses engagements pris lors des négociations du 16 avril 2017. Selon Dr Cissé, les principaux points d’accord n’ont pas été exécutés. Et face à l’indifférence du gouvernement et son refus manifeste à respecter les engagements un préavis de grève a été déposé sur la table du ministre du Travail de la Fonction publique et des relations avec les institutions.
Les syndicalistes de la santé revendiquent l’application des points d’accords du procès-verbal de conciliation du 16 avril 2017 ; l’intégration des contractuels sur fond ASACO dans la fonction publique des collectivités ; l’intégration des contractuels des hôpitaux dans la fonction publique de l’Etat.
Ils veulent aussi la création d’une passerelle entre la fonction publique des collectivités territoriales et l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique etc. « Si les lignes ne bougent pas nous observerons une première grève de 15 jours à partir du 26 juillet 2018 et en cas de non satisfaction de nos doléances nous observerons une grève illimitée. Rien ne nous met à l’abri des 38 jours de l’année dernière, voire même plus », menace DR. Cissé.
Pour Dr. Boubacar Niaré, les conditions de travail des médecins du Mali doivent changer afin de permettre aux Maliens de se soigner dans des centres et hôpitaux répondant à leurs attentes. « Les 20 milliards de FCFA de frais d’évacuations sanitaires de la plupart des autorités maliennes de l’année écoulée pouvaient servir à combler ce trou mais ils préfèrent se pavaner entre le Maroc, la Tunisie et des hôpitaux d’Europe laissant les médecins maliens dans l’indigence et la souffrance. C’est plutôt eux qui ne se soucient pas de la santé de la population malienne sinon les compétences ne manquent pas et malgré les difficultés, nous parvenons à produire des résultats convaincants », affirme Dr Niaré.
Le scénario de la grève illimitée des médecins de 2017 qui avait paralysée le secteur de la santé au grand désarroi des patients se dessine et les médecins sont déterminés à avoir entière satisfaction avant de revêtir leurs blousses blanches.
Front social agents santé grève de 15 jours partir demain
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain