Au Mali, les candidats n’ont plus que quelques heures pour convaincre. Ils devront ensuite garder le silence jusqu’à la présidentielle de ce dimanche. Les candidats profitent donc de leur dernière journée sur le terrain.
A partir de ce soir, minuit, les candidats n’ont plus le droit de s’exprimer. Ils entendent donc faire beaucoup de bruit aujourd’hui. A commencer par le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta. Il se trouve en ce moment dans le Mandé, vers Koulikouro, où il terminera sa campagne. A Bamako, la jeunesse a prévu une caravane qui sillonnera les rues pour s’arrêter place du Cinquantenaire, près du fleuve.
Idem pour son principal challenger, Soumaïla Cissé. Un cortège s’élancera à partir de 15 dans les rues de Bamako pour rejoindre le grand boulevard de l’indépendance, puis le QG de l’ACI 2000.
Ce matin, Cheick Modibo Diarra a quitté Ségou pour rejoindre la capitale. Son équipe de campagne déambulait ce vendredi matin dans le grand marché.
Un contexte tendu
Une fin de campagne marquée par une polémique depuis une semaine : celle de la contestation du fichier électoral. Ce jeudi, des émissaires des candidats de l’opposition ont brièvement rencontré le Premier ministre afin de demander que leurs candidats soient reçus directement. Soumeylou Boubèye Maïga s’est contenté pour l’heure de demander à ce que leurs « points de discussion » lui soient transmis, ce qui a été fait ce matin.
Parmi les sujets sur la table : il y a donc bien sûr, la contestation du fichier électoral, une demande d’éclaircissement sur le taux de retrait des cartes d’électeurs qui atteint des records dans des zones où l’insécurité reste forte et puis il y a les pratiques frauduleuses qui se mettraient en place, selon l’opposition. On parle notamment d’achats de cartes d’électeurs que les fraudeurs pourraient ensuite utiliser au moyen d’une fausse procuration.
A deux jours du vote maintenant, difficile de savoir de quels recours légaux dispose l’opposition. La vingtaine de partis d’opposition affirment qu’ils ont l’intention de déposer une plainte contre X. Leurs juristes sont en train de plancher sur la question, mais en réalité, c’est une situation un peu inédite.
Pour le professeur Niagaly, juriste constitutionnaliste, rien dans la loi électorale et dans la Constitution ne prévoit le cas d’une contestation par les candidats à l’élection du fichier électoral. Et les chances que cette démarche aboutisse d’ici 48 heures semblent plutôt illusoires.
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Source: RFI