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Présidentielle au Mali: dans l’attente des résultats

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Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union européenne durant le dépouillement à Bamako, le 29 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Les bureaux de vote ont fermé officiellement à 18 heures TU au Mali hier dimanche pour le premier tour de la présidentielle. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, était face à 23 autres candidats, dont le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Le vote a pu se dérouler dans des conditions normales dans les grandes villes du pays. Quelques difficultés tout de même sont à relever dans le centre et le nord du Mali. Après le dépouillement, maintenant l’heure est à la centralisation des résultats, un processus crucial pour la validité du scrutin.

A Bamako, dès 18 heures, les bureaux de vote ont fermé comme prévu. Les présidents, assesseurs de la majorité et de l’opposition ont démarré la dernière étape de cette journée, le dépouillement et le décompte des voix, sous le regard des observateurs. Si l’affluence a semblé diminuer dans la journée, pour l’heure aucun taux de participation n’a encore été communiqué.

L’un des enjeux de cette journée, c’était la sécurisation du scrutin, notamment dans le centre et le nord du pays. Quelques incidents ont été signalés. Notamment dans la région de Kidal, où en milieu de journée plusieurs obus sont tombés à Aguelhok sans faire de victime. Et à Lafia, une commune de 16 000 habitants à l’est de Tombouctou, des hommes armés ont brûlé les urnes la nuit dernière. Le vote a été annulé.

A 18H, portes closes, c’est dans la pénombre, éclairés par une seule lampe électrique, que les assesseurs comptent le nombre de votants. Puis le dépouillement des bulletins commence. Un délégué remplit une fiche, destiné à son parti…

Des votes annulés dans le centre

Dans plusieurs villages du centre, les attaques et les menaces ont pesé aussi sur le déroulement de cette journée. Pas de vote à Gandamia, à 45 kilomètres de Douentza, où des éléments armés se sont attaqués aux agents électoraux tôt ce matin. Le vote a aussi été interrompu dans la matinée dans deux villages de la commune de Mariko près de Niono, où des hommes armés ont fait irruption et ont tout saccagé.

Dimanche soir le ministère de l’Administration territoriale a donné des chiffres des bureaux de vote où le scrutin n’a pas pu se tenir dans les régions du centre Mopti, Segou et quelques cercles dans les régions de Tombouctou et Gao : sur 4 632 bureaux, 644 n’ont pas pu voter. Le ministre de la Sécurité à relativiser , expliquant que 644 bureaux de vote sur 21 863, c’était trés peu.

La jeunesse est très calme. Tous les bureaux fonctionnaient et les gens sont sortis massivement. Grâce à la sécurité, tout s’est déroulé dans le calme.

Première réaction après cette journée, celle du parti présidentiel, le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta. Il note que le vote s’est passé dans le calme et la sérénité. Quelques incidents sont qualifiés de « mineurs » et ne sont pas de nature à remettre en cause le scrutin, selon le camp présidentiel.

La mission européenne mécontente

Autre réaction, celle des observateurs internationaux. La mission de l’Union européenne a tenu un point presse en fin de journée dimanche et elle a tapé du poing sur la table parce qu’elle n’avait toujours pas reçu la liste des communes où le vote n’a pas pu se dérouler. « Hier le gouvernement a fait un geste d’ouverture, nous souhaitons voir maintenant les actes se joindre à la parole », a déclaré ce dimanche soir Cécile Kyenge. La chef de la mission d’observation de l’Union européenne a rappelé au Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, la promesse faite samedi. Lors de la réunion de concertation, il avait assuré que tous les observateurs, nationaux et internationaux, pourraient suivre le processus de centralisation des résultats à tous les niveaux. Or cette centralisation a démarré dès dimanche soir, une fois que les bureaux de vote ont terminé le dépouillement.

Le gouvernement jouait la montre, invoquant des principes légaux qui autorisaient des bureaux de vote à rester ouverts après 18h, dans des cas exceptionnels. Et le gouvernement violerait la loi électorale s’il transmettait cette liste avant la clôture du scrutin. Des arguments qui ont convaincu que très moyennement les observateurs. « C’est une question de transparence, c’est fondamental pour la validité des résultats », a ajouté Cécile Kyenge.

Compilation des résultats

Ce lundi matin, chaque centre devrait afficher ses résultats. Et maintenant il faut les centraliser. Dès la fin du dépouillement, chaque bureau de vote doit donc envoyer, par courrier scellé, le procès-verbal du décompte. Toutes les enveloppes seront regroupées d’abord par cercle administratif. Les résultats seront compilés par une commission composée de membres de l’administration, des partis politiques et de la société civile.

C’est sans doute cette partie du processus qui prendra le plus de temps. Le Mali fait plus d’un million de kilomètres carrés, les moyens de communication y sont mauvais, d’autant plus en cette période de saison des pluies.

Une fois les résultats centralisés au niveau des cercles, un nouveau procès-verbal part, toujours sous scellé, jusqu’à Bamako, où la centralisation sera effectuée par une autre commission, composée selon la même répartition. Puis le ministère de l’Administration territorial prononcera les résultats.

Les premiers, partiels, sont attendus d’ici environ 48 heures. Le gouvernement a cinq jours, après le scrutin pour annoncer les résultats définitifs.

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Source: RFI

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