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Présidentielle au Mali: un scrutin salué malgré des dysfonctionnements

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Opération de vote dans un bureau de Bamako au Mali pour la présidentielle du 29 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago

L’heure est au dépouillement et à la compilation des résultats au Mali après le premier tour de la présidentielle organisé ce dimanche. 24 candidats en lice, dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta. Il y a eu quelques incidents dans la journée, dans des localités du centre et du nord, mais le vote s’est déroulé normalement et dans le calme dans les grandes villes du pays.

Au Mali, un peu avant la fermeture des bureaux de vote, en conférence de presse, le directeur de campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keïta s’est félicité du bon déroulement du scrutin, tout en reconnaissant certains incidents, notamment dans le centre du pays.

« Je pense que nous devons nous satisfaire, nous réjouir des conditions d’organisation de tenue de scrutin du 29 juillet. J’observe que le dernier scrutin national organisé au Mali fut les élections communales de 2016. Aujourd’hui, j’atteste que le scrutin présidentiel de 2018 est organisé dans des localités où cela n’avait pas été possible en 2016. Bien sûr, je reconnais que nous sommes un pays qui cherche à sortir d’une crise profonde, qui a beaucoup duré, et qui a connu des enracinements. Donc ça et là, oui, nous avons noté quelques rebondissements, quelques cas de violence, mais qui sont à mon sens des cas isolés, qui ne remettent pas en cause en tout cas l’évolution positive sur le plan sécuritaire au plan national de notre situation et la satisfaction que nous avons. Fort heureusement, les choses évoluent bien », a déclaré Bokary Tréta, le directeur de campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keïta.

L’opposition dénonce des irrégularités

L’enthousiasme est plus mitigé du côté du chef de l’opposition. Dimanche nuit, après la fermeture officielle des bureaux de vote, le camp de Soumaïla Cissé a organisé une conférence de presse, en présence de son porte-parole.

Une occasion pour Tiébilé Dramé de dénoncer ce qu’il appelle « les irrégularités » constatées lors du scrutin : « Ce 29 juillet a été marqué par des dizaines d’incidents violents. Fort heureusement, il n’y a eu ni blessés ni morts. Le vote n’a pu se tenir dans au moins 644 bureaux de vote à travers le pays, selon le recensement provisoire effectué par l’Administration territoriale. Vous voyez, nous sommes très loin des 105 bureaux de vote annoncés en fin d’après-midi par un membre du gouvernement. Nous dénonçons les multiples dysfonctionnements qui ont perturbé le vote de nos concitoyens. Dans de très nombreux bureaux, des Maliennes et des Maliens ont été empêchés de voter, car leur carte d’électeur n’était pas disponible dans les bureaux de vote, en violation de la loi ou en raison de l’absence de matériel électoral ».

Scrutin à Kidal

Incident majeur de ce scrutin, dans le nord du pays, des obus ont été tirés à Aguelhok sans faire de victime. C’est là le seul incident notable signalé autour de Kidal. Le scrutin s’est bien déroulé dans la ville et aux alentours.

Ce dont se félicite le gouverneur de la région Sidi Mohamed Ag Ichrach : « Le seul fait qu’une élection puisse se tenir dans la région de Kidal sans incident du point de vue sécuritaire, c’est une grande victoire pour le peuple malien, pour la région de Kidal. J’ai observé que la participation au niveau des bureaux de vote est vraiment satisfaisante malgré la saison des pluies. Mais j’ai vu quand même que l’affluence au niveau des bureaux était très positive (.) A certains endroits, c’était la fête, à d’autres un peu de crispation. J’ai senti beaucoup de peur au niveau de la population. Pratiquement jusque vers 10 heures, beaucoup d’électeurs ne se précipitaient pas dans les bureaux. Les gens attendaient de voir comment ça allait se passer, est-ce qu’il y aura des incidents, des problèmes ? Mais plus la journée avançait, mieux la situation s’améliorait. Et une ambiance de fête, je veux dire ».

Pour l’heure, les observateurs n’ont pas fait état de tentatives de fraudes. Juste avant le scrutin, une polémique avait éclaté sur la validité du fichier électoral qui présenterait notamment des doublons.

Un point qui a tenu à clarifier le directeur général des élections, le général Siaka Sangaré : « Il n’y a pas de fichier parfait. Quand bien même qu’il soit biométrique, la biométrie admet un taux d’erreurs. Il peut y en avoir, mais très peu. Ça, c’est clair. Il n’y a pas de fichier parfait, surtout dans les pays en voie de développement où l’état civil n’est pas suffisamment fiable. Les insuffisances de notre fichier, nous ne les avons pas cachées. Il y en a deux qui ne passent pas inaperçues : l’insuffisance de l’inscription des jeunes majeurs ; la deuxième insuffisance, il y a des électeurs décédés dans le fichier. Tous simplement parce que les décès ne sont pas déclarés. Nous ne l’avons pas caché, mais le dispositif qui est en place et qui fonctionne merveilleusement dans les bureaux de vote avec la présence des accesseurs de l’opposition et de la majorité, ces dispositifs permettent de lutter contre l’utilisation des électeurs qui sont décédés parce que les deux accesseurs ne sont jamais complices l’un de l’autre ».

Les premiers résultats de ce premier tour sont attendus dans les deux prochains jours. Un éventuel second tour aura lieu le 12 août.

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Source: RFI

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