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France et la crise du nord du Mali : Les non-dits de la sortie d’un ex-ambassadeur

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Voulant décrier son pays, l’ancien diplomate français en poste à Bamako Nicolas Normand conforte plutôt l’Algérie. Au-delà, il y a lieu de s’interroger sur ses affirmations de nos jours.

La sortie de l’ancien ambassadeur de France au Mali, Nicolas Normand pose la pertinence d’une telle réaction en cette période cruciale d’élection présidentielle. L’accueil de la contribution dans un pays comme l’Algérie incite à des interrogations.

Pour faire échos des propos de l’ancien diplomate français au Mali, c’est presque toute la presse algérienne qui s’est mobilisée et du coup tente de montrer que l’intervention française n’était pas opportune. Du mépris de la part d’un voisin qui  n’a pas su aider le Mali alors qu’il se trouve envahi par des terroristes. Des groupes terroristes dont l’ossature est composée des ressortissants de l’Algérie.

Dans ce cas, on comprend aisément la portée de la sortie médiatique de l’ancien ambassadeur de France au Mali  dont le journal “Algérie Patriotique” vente les analyses. Selon le journal qui revient sur les propos de l’ancien diplomate français, “au Mali, la France avait soutenu les groupes séparatistes”. Qu’est-ce que qu’un tel message peut apporter à ce moment précis où un accord est signé et que des élections sont organisées sur l’ensemble du territoire ? Fondamentalement rien et absolument rien que de jeter l’huile sur le feu !

Dans  sa tribune intitulée “Au Mali, le chaos résulte d’une succession de faux-pas de la diplomatie française”, publiée vendredi 27 juillet dernier soit à 48 h de la tenue de l’élection présidentielle,  dans le quotidien Le Monde, Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, a critiqué de manière acerbe la politique malienne de Paris, affirmant que les autorités françaises ont aggravé la situation en ayant soutenu, en 2012, les séparatistes touareg du MNLA, groupe qu’il qualifie de “bande de narco-sécessionnistes plus ou moins laïques”. Un soutien qui aurait pu provoquer l’éclatement du Mali.

Sans aller jusqu’à remettre en cause la pertinence de la décision de lancer en 2013 l’opération Serval,  Nicolas Normand pense ainsi que c’était une erreur stratégique de soutenir certains groupes au détriment d’autres. Selon lui, la normalisation de la situation devait passer par la neutralisation de tout le monde. “D’abord, dans le cadre de Serval, on avait cru bon de faire un distinguo entre les différents groupes armés, certains (les bandes ‘narco-sécessionnistes’ plus ou moins laïques) étant qualifiés de ‘politiques’ et les autres, trafiquants d’inspiration islamique ou djihadiste, dominants sur le terrain, étant assimilés, à tort ou à raison, à des terroristes. En réalité, il n’y a pas de bons groupes armés dans un Etat démocratique, et chacun aurait dû être neutralisé ou au moins contraint à un désarmement immédiat”, soutient Nicolas Normand.

Où est la sincérité ?

L’ancien diplomate français estime ainsi que c’était particulièrement une erreur d’avoir favorisé “considérablement” la faction touareg sécessionniste quasi réduite à néant sur le terrain au détriment de Bamako, des autres factions touaregs non sécessionnistes et des autres communautés non touaregs, pourtant majoritaires dans le Nord malien. Pourquoi une erreur ?  Pour lui, “l’appui français aux Ifoghas sécessionnistes a suscité la création de groupes armés touareg pro-Bamako et, aujourd’hui, ces deux factions ne cessent de s’affronter, notamment pour le contrôle de Kidal et sa région, dans une ‘lutte des castes’ doublée d’une concurrence pour le narcotrafic”.

Nicolas Normand estime également que le principe même de passer un accord de paix avec des groupes armés, survalorisés, a été lourd de conséquences. Pour lui, il a favorisé l’”impunité pour ceux qui ont recouru à la violence en déstabilisant toute une région et donné une prime même à la violence grâce aux avantages divers accordés par l’accord d’Alger, récompensant ainsi le ‘syndicalisme de la kalachnikov’”.

De son point de  vue, cette manière de faire a provoqué aussi  “incompréhension et découragement des populations et communauté laissées à l’écart de l’accord parce qu’elles n’avaient pas pris les armes”. C’est pourquoi, ajoute-t-il, “on assiste, après 2015, à une multiplication des groupes armés sur une base tribale ou communautaire, chacun voulant profiter des avantages à négocier et aussi à se défendre contre les autres groupes”.

Au passage, l’ancien diplomate français critique le fait que l’opération de désarmement des groupes armés n’a pas encore commencé, ce qui incite certaines communautés non touaregs à se placer sous la protection de groupes jihadistes.

Cependant, l’ambassadeur ne dit pas ce que lui-même à poser comme acte pour éviter la situation qu’il dénonce aujourd’hui. Dans le Nord, c’est indéniable que l’intervention française a été saluée comme une aubaine pour chasser les groupes terroristes mais l’ambassadeur a oublié les prises de bec qu’il a eues avec un ancien ministre lors du forum.

Pour nombre d’observateurs, le diplomate manque tout simplement de sincérité dans sa démarche.

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A. M. C.

Source: L’Indicateur du Renouveau 

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