Le premier tour de l’élection présidentielle a donné son verdict provisoire le 2 août dernier, mettant aux prises IBK et SoumaïlaCissé. A y regarder de près, on déduit que SoumaïlaCissé a fait un score qui n’honore pas son statut, quand bien même il arrive deuxième au classement. Le chef de file de l’opposition, plutôt que de s’engouffrer davantage dans l’agitation et la contestation stérile, devrait rechercher l’explication de son échec dans ses propres errements politiques, notamment certaines de ses alliances qui lui auront été fatales.
Les directoires de campagne des deux candidats en tête du premier tour de l’élection présidentielle s’activent pour le second tour. Après un premier tour largement remporté par le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, avec 41,42% des voix, l’heure était au bilan dans le camp d’en face, avant d’entamer la phase fatidique qui devra permettre de désigner le président du Mali. Lors du premier tour de la présidentielle, le candidat de l’URD a bénéficié d’une avalanche de soutiens de partis, mouvements et associations politiques. Tous n’ont pas pour au tant servi SoumaïlaCissé qui a plutôt perdu du terrain à comparer son score de 2018 à celui de 2013.
La prétendue capacité de mobilisation de Ras Bath
L’un des soutiens les plus attendus du côté de Soumi champion fut le guide des jeunes du CDR, Ras Bath. Un choix diversement apprécié par les analystes et politologues, mais aussi par la presse et les religieux. L’homme qui se fait appeler “ Le guide’’ par ses fans est désormais le bras droit de SoumaïlaCissé. Chose difficile à comprendre, pour celui qui se souvient des diatribes distillés çà et là par le chroniqueur radio à l’endroit du candidat de l’URD et son directeur de campagne, TiébiléDramé, dans un passé relativement récent.
Courte fut la durée de la joie des militants et sympathisants de l’URD suite à l’annonce du ralliement du CRD de Ras Bath à l’URD le 28 juin 2018. Un mois après cette annonce, ce n’est plus en effet la même ambiance qui se dégage entre les deux hommes qui pensaient pouvoir changer le cours de la lutte politique au Mali. Car, selon les informations qui fuitent de l’entourage de l’homme fort de l’URD, Ras bath serait désormais un caillou dans les bottes de SoumaïlaCissé. Le mariage a du plomb dans l’aile: c’est le constat qui se dégage du bilan de ce premier tour. A en croire certaines sources très proches de l’URD, le mariage Ras Bath- SoumaïlaCissé a fait fuir l’électorat de Soumi champion qui était véritablement pressenti pour faire un bon score à ce premier tour de l’élection présidentielle.
En dépit des insultes proférées à leur endroit, le duo SoumaïlaCissé et TiébiléDraméavité fait de pardonner le diable, comptant sur un prétendu électorat que drainerait Ras Bath. Même si tous les moyens sont bons pour parvenir à ses objectifs en politique, il est aussi important de peser ses choix. En hommes politiques avertis, le sens de l’anticipation devrait prendre le pas sur chaque action que pose Cissé et Dramé pour éviter de tomber dans les flatteries d’un jeune assoiffé, famélique et versatile comme Ras Bath, conseiller spécial du candidat de la Coalition pour l’alternance et le changement. Ras Bath a réussi à anesthésier la conscience d’une certaine jeunesse malienne au détriment du bon sens. Ce que les religieux et sages n’ont jamais digéré. En cela, SoumaïlaCissé devrait éviter la sanction humiliante à lui infligée dans les urnes le 29 juillet dernier, s’il avait pris toute la mesure de la chose.
D’abord, pour le peuple, et particulièrement les dignitaires religieux, il ne serait pas loisible de confier la gestion d’un pays à un candidat qui côtoie un maître chanteur. Une personne qui ne reconnait ni ses maîtres ni les religieux et les sages qu’il vilipende sur des medias. Certaines de ses victimes se souviendront toujours de lui. Parmi elles, l’un est un ancien maire du Nord du Mali et un PDG d’une banque de la place, qui ont été vilipendés par ce chroniqueur d’une autre époque sur les ondes d’une radio de la place.
Ensuite, comme à ses habitudes, le supposé guide, au lieu de travailler à conquérir l’électorat pour son candidat, s’en est pris impunément à de dignes citoyens des localités de Kayes, KéniébaBagadadji…dont les populations ont choisi de censurer Soumi champion, peut-être à cause de lui Ras Bath. Le paradoxe enfin, c’est de voir un Ras Bath qui aime haranguer les foules et parader dans les rues de Bamako briller par son absence sur le terrain de la campagne électorale, hormis ses quelques sorties médiatiques. Alors que selon des indiscrétions, il lui a été remis pour cette campagne présidentielle des moyens matériels et financiers très colossaux par le candidat SoumaïlaCissé pour mobiliser la jeunesse. Ce qui d’ailleurs avait créé des dissensions au sein du CDR, conduisant à la naissance du Cdrm par les dissidents.
Il nous revient de sources proches de l’URD que Ras Bath est devenu d’autant plus encombrant pour SoumaïlaCissé que leur union a causé plus de torts au candidat Cissé qu’elle ne l’a servi. Et la situation pourrait même empirer au second tour si SoumaïlaCissé ne prenait garde. Pour des observateurs avisés de la chose politique, maintenir cette alliance entre le candidat SoumaïlaCissé et Ras Bath est un choix délibéré pour plébisciter le Président Ibrahim Boubacar Kéita. Et le peuple semble bien comprendre la leçon avec les résultats du premier tour qui restent pour l’heure une réponse limpide. Car, a-t-on coutume de dire, il vaut mieux se confier à un caillou qu’on connait mieux que d’espérer d’un dieu qu’on n’a jamais vu’’.
L’autre source du malheur du candidat Cissé
L’autre faute politique du candidat Cissé, qui n’échappe d’ailleurs pas aux critiques des analystes politiques, c’est le choix de TiébiléDramé comme directeur de campagne. En effet, les observateurs politiques les plus avertis conviennent que la désignation du président du Parena pour diriger le directoire de campagne de M. Cissé fut un choix erroné pour un certain nombre de raisons. La première tient au fait que TiébiléDramé, un politique aujourd’hui mal en point, n’a jamais excellé dans le rassemblement des hommes. Esseulé, politiquement parlant, le bélier en chef est ainsi passé maître dans l’agitation, sa seule arme pour se faire valoir. Aussi, au sein de son parti, M. Dramé ne semble pas suivi par les quelques rares cadres de son parti dans son choix de se rallier à la candidature de SoumaïlaCissé. En tout cas, du début de la campagne du premier tour à maintenant, des Maliens en sont là à se demander où est passé un politique aussi abonné au débat politique comme Djiguiba Keïta dit PPR.
L’autre raison, c’est qu’en jetant son dévolu sur TiébiléDramé pour la direction de sa campagne, SoumaïlaCissé a semé la frustration au sein de son parti, l’URD, qui regorge suffisamment de cadres pour jouer ce rôle. Cela est d’autant plus vrai que des cadres aussi valeureux comme SalikouSanogo, Mody N’Diaye, Me Demba Traoré, Dr Madou Diallo, Alkeidi Touré n’ont pas été suffisamment visibles sur le terrain lors de la campagne électorale. Conséquence : Soumi Champion a lamentablement récolté un score en deçà des espérances. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le réveil risque d’être encore une fois brutal pour le candidat de l’URD le 13 août prochain. Et il n’aura qu’à s’en prendre qu’à lui-même, pour avoir privilégié les activistes et autres agitateurs au détriment de son parti.
Présidentielle 2018 alliés encombrants enfoncé SoumaïlaCissé
K. Kévin
Source: Le Prétoire