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Mali: les défis qui attendent le futur président

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Quel que soit le président élu dimanche 12 août par les Maliens, il devra relever de nombreux défis au cours de sa mandature. Que ce soit en matière de sécurité, d’éducation ou de chômage des jeunes. Il aura également à faire face à des conflits intercommunautaires, qui prennent de l’ampleur dans le centre du pays.

Que son nom soit Soumaïla Cissé ou Ibrahim Boubacar Keïta, le futur président ne devrait pas avoir de réelles surprises : « Il n’y a pas véritablement de nouveaux défis. On se rend compte, à la lecture du contexte malien, que les défis qui étaient là depuis 2012/2013 perdurent aujourd’hui », explique Baba Dakono de l’Institut d’études de sécurité, basé à Bamako.

Pour anciens qu’ils soient, ces problèmes n’en restent pas moins nombreux. Ils portent notamment « sur l’amélioration de la gouvernance », souligne le chercheur. Les failles de gouvernance actuelles « sont exploitées par des réseaux criminels, par les extrémistes violents ». Il apparaît donc nécessaire au spécialiste de « refonder l’Etat même du Mali ».

En ce qui concerne la sécurité, plusieurs soucis s’accumulent : « criminalité organisée transnationale » et menace terroriste cohabitent. Pour Baba Dakono, ces dangers « ne pourraient être totalement vaincus que si le tout sécuritaire d’aujourd’hui parvenait à inclure des questions de gouvernance, de développement et aussi d’implication des communautés ». Il s’inquiète avant tout d’un éventuel déplacement du terrorisme « vers notamment le sud du Mali ou d’autres régions, le Burkina ou le Niger ».

Résoudre les conflits communautaires dans la région de Mopti

Dans le même temps, des conflits autrefois socioprofessionnels « sont en train de devenir communautaires », notamment dans la région de Mopti, dans le centre du pays. Pour Badié Hima, le directeur du National Democratic Institute (NDI) au Mali, la situation impose au futur chef de l’Etat la mise en place rapide d’un dialogue communautaire, « pour que les communautés puissent s’entendre ».

Des négociations qui ne doivent pas être « tirées par le haut » ni s’appuyer uniquement sur le sécuritaire, mais mettre « les communautés maliennes au centre de la discussion ». L’expert estime que « sans dialogue inter et intracommunautaire, ce sera extrêmement difficile ». Il ne pense pas qu’il puisse y avoir de solution « tant que les communautés de cette région ne s’asseyent pas pour discuter, identifier ce qui les oppose ». Et ce, « même si vous avez toutes les armées du monde autour de la région de Mopti ».

« Améliorer la qualité de l’éducation, la qualité de l’enseignement »

Au niveau économique, le vainqueur du second tour aura la lourde tâche de combattre le chômage. Badié Hima préconise « un plan Marshall sur la question de l’emploi ». Auquel il entend que soit associée la question de l’éducation, alors que le taux de réussite au bac n’a été que de 28,57% dans le pays cette année. « Le système éducatif mérite des moyens, des ressources humaines, des réformes pour améliorer la qualité de l’éducation, la qualité de l’enseignement » assène le directeur du NDI, qui souhaite aussi « une meilleure adaptation des programmes à l’emploi et aux besoins du pays ». Son espoir : « que tous les jeunes qui sortent de l’université ou des écoles professionnelles puissent s’insérer harmonieusement » dans la vie active.

Quel bilan tirer de la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta ?

Le chercheur Baba Dakono de l’Institut d’études de sécurité, basé à Bamako, fait le bilan de la présidence d’IBK.

“On n’a pas su contenir la menace terroriste, mais il y a quand même une relative amélioration de la sécurité en milieu urbain, notamment dans les grandes villes. […] Cette sécurisation de la capitale malienne a quand même permis de garantir une certaine forme de stabilité au pays”.

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Source: RFI

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