Il y’a des signes qui ne trompent pas. Et ça, notre hebdomadaire satirique Soloni l’avait vu juste lorsqu’il titrait : Les élections présidentielles 2018: L’opposition ou la théorie de “ça passe ou ça casse”. Mais avant, c’est l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique qui donnait la sonnette d’alarme à travers un titre largement critiqué par le chef de fils de l’opposition malienne Soumaïla Cissé « Moi ou le chaos » qui lui était attribué.Pourtant, ce fut bien le cas. Après avoir perdu les élections présidentielles maliennes face au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, qui partait largement favori d’après plusieurs analystes, celui-là dont les militants appellent affectueusement Soumi le champion décide sans grande surprise de rentrer en contestation. Il rejette la décision de la cour constitutionnelle qui donne IBK vainqueur avec 67, 17% et appelle ses partisans à résister jusqu’à la victoire finale.
Un plan préparé depuis 2013
Pendant que les uns et les autres sont entre indignations et interrogations, tout porte à croire que Soumaïla Cissé avait pris soin de préparer le scénario que nous vivons aujourd’hui. En effet, depuis sa visite chez IBK en 2013, l’homme n’avait qu’un seul calcul : se tailler une image d’homme républicain aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Chaque fois qu’il a eu l’occasion, il ne s’est pas fait l’économie de rappeler qu’il est un vrai républicain. En guise d’exemple, il brandit la fameuse visite au domicile du président IBK. « En 2013, tout le monde a vu que j’ai reconnu ma défaite, je suis même allé saluer le président chez lui, une première » est devenu les refrains qui ont émaillé toute sa campagne. Chef de fil de l’opposition malienne avec un budget de 500 000 000 de francs CFA, Soumaïla n’a eu d’activités que des marches de protestation, la campagne de dénigrement et des accusations inutiles dans le but de salir l’image de son adversaire. Selon des sources bien introduites, derrière chaque marche se cachait une volonté de déstabiliser le régime en place mais en vain.
Des alliés qui en disent long
Le choix de Tiéblé Dramé comme directeur de Campagne a suscité plusieurs interrogations. Comment un chef de parti qui peine à mobiliser ses propres militants peut-il aider un candidat de l’une des grandes forces politique du pays? Faut-il le rappeler ? Le parti URD compte beaucoup de cadres valables pouvant jouer pleinement ce rôle. Mais Soumaïla semblait avoir besoin de bien plus, un agitateur. Et ça, personne mieux que Tiéblé Dramé ne sait le faire au Mali. Agitateur dans l’âme, il a été de tous les combats depuis sous le Régime de l’ancien président malien, le général Moussa Traoré mais surtout des mauvais. Autres détails, le ralliement du controversé chroniqueur Ras Bath à la cause de Soumaîla Cissé. Le soutien encombrant du CDR du guide autoproclamé a levé beaucoup de zones d’ombre sur le plan réel du candidat Cissé. En politicien chevronné et ayant surement les meilleurs conseillers politiques, SoumaÏla devrait savoir que Ras Bath n’a aucune base électorale. Cependant, il a une grande capacité de mobilisation, surtout quand il s’agit de drainer une foule d’agitateurs. SoumaÏla a su bien profiter de cet côté qui est aujourd’hui un grand renfort pour les différentes marches qui s’enchainent avant et après la proclamation des résultats définitifs.
Le scénario ivoirien
Une victoire certaine pour Soumaila cissé, qui visiblement compte sur le scénario ivoirien pour accéder au pouvoir d’où le slogan « moi ou le chaos ». Il l’a d’ailleurs indirectement fait savoir dans les colonnes de Jeune Afrique où il rappelait avoir demandé à l’ONU de certifier les élections présidentielles maliennes passées. Malheureusement, il n’a reçu qu’un lourd silence comme réponse de la part des nations unies qui a conclu que le Mali n’était pas encore à ce stade comme pour dire les élections se suivent mais ne se ressemblent pas. Mais, cela ne semble pas dissuader le mauvais perdant. Malgré la reconnaissance de la victoire d’IBK par tous les pays d’Afrique et du monde, l’honorable Cissé persiste et signe qu’il est le président démocratiquement élu. Il ne reconnait pas la décision de la cour constitutionnelle qu’il traite de partiale.
Tout comme au Gabon, le camp Cissé a fait appel aux informaticiens Ivoiriens spécialistes en la matière pour truquer. Ils ont su faire leur travail en attribuant 51,17% à leur candidat. Un chiffre devenu désormais la cause de leur combat. Mais, au fond tout le monde le sait, le chef de fil de l’opposition ne pouvait en aucun battre son rival IBK.
Ternir l’image du président élu
Que dire donc des déclarations peu démocratiques du chef de file de l’opposition avant même la fin des dépouillements ? Ses militants n’ont pas perdu du temps pour fêter une victoire qui n’existe que dans leurs pensées. Ce comportement du Républicain qui est Soumaila Cissé a surpris plus d’un. Conscient de sa défaite, il compte désormais ternir l’image du président élu ou au pire lui rendre la gouvernance difficile comme il l’a toujours fait depuis cinq ans.
Un adage dit : « on n’a pas besoin d’éteindre la lumière de l’autre pour faire briller la sienne ».Un propos riche d’enseignements que le Soumaïala Cisse et son camp ont complètement ignoré. Pensant convaincre le monde par les dénigrements et intoxications, Soumaïla Cissé a non seulement perdu les élections mais aussi a perdu les valeurs qu’on lui attribuait. C’est ce que font toujours les mauvais perdants.
Editorial mauvais perdant
Amadingué Sagara
Source: SOLONI