En proie à une insécurité permanente depuis plus de 2 ans à cause des hommes du terroriste Amadou Kouffa, les localités du cercle de Ké-Macina plus précisément dans l’inter-fleuve connaissent de plus en plus de l’accalmie à cause des chasseurs traditionnels ‘’Dozos’’ et les missions régulières de ratissage des Forces Armées Maliennes. Les populations se sentent de plus en plus en sécurité.
Sur les routes et dans les villages, on voit de plus en plus ces chasseurs traditionnels avec leurs fusils. Pas pour chasser les animaux, mais plutôt les fauteurs de troubles comme les éléments du terroriste Amadou Kouffa qui faisaient régulièrement des attaques ciblées contre les populations civiles, les positions des forces de sécurité et les représentants de l’État. Ils ont commencé les attaques dans la région de Mopti avant de cibler certaines localités de la région de Ségou. Si au début, les hostilités ne concernaient que l’Etat et ses représentants, aujourd’hui, les cibles des djihadistes se sont élargies aux populations avec l’interdiction de certaines pratiques. Cette année, selon nos sources, ces terroristes auraient proféré des menaces contre toute personne qui se hasarderait à cultiver les champs cette année. A en croire notre source, c’est cette menace qui a poussé les populations à prendre leur destin en main en créant des milices d’autodéfense de leurs territoires. Des milices essentiellement composées de ‘’chasseurs dozos’’ très organisés qui mènent régulièrement des opérations de ratissage dans les zones à forte connotation djihadiste sur la base des renseignements. Les combats sont très souvent sanglants entre les ‘’chasseurs dozos’’ et ces terroristes lourdement armés. Malgré ces armements, les terroristes ont subi d’énormes pertes. On voit régulièrement les dozos exposer leurs butins de guerre récupérés après les affrontements avec les djihadistes dont des lance-roquettes, des kalachnikovs, des grenades, etc.
Il y a une année, les populations vivaient dans une psychose totale. Par peur des représailles, elles se taisaient sur les cas suspects. Les terroristes avaient leurs indicateurs infiltrés parmi les populations. Pour preuve, l’année dernière, un habitant de Tiontié dans la commune de Solaba, vers Souley a subi des tortures physiques pour avoir tenu des propos offensants contre ces terroristes. Des sanctions similaires ont eu lieu dans plusieurs localités de la zone de Macina. Après, c’était la psychose au sein de la population de cette zone car tout le monde avait peur de s’exprimer au risque de se faire enlever, torturer ou tuer par les terroristes. La situation a changé lorsque les menaces ont pris une certaine ampleur surtout l’interdiction faite aux populations de cultiver leurs champs cette année. Cette situation a poussé les ‘’chasseurs dozos’’ à s’organiser pour mener une riposte sans précédent contre ces terroristes. Depuis que les chasseurs sont sur le terrain, la peur a changé de camp. Grace à eux, les populations de la zone de Sarro, Saye, Matomo et Souley se sentant de plus en plus en sécurité et dénoncent les suspects terroristes ou leurs complices. Selon nos sources, certains ont été arrêtés avec des preuves accablantes dont des enregistrements d’appels, de fortes sommes d’argent ou en contact direct avec les terroristes. D’autres personnes suspectes ou citées comme complices des terroristes ont fui car craignant pour leur sécurité.
En plus des opérations de ratissage, les ‘’chasseurs dozos’’ veillent également au respect du couvre-feu instauré par l’Etat ou par eux-mêmes. Les contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions.
Ces actions des dozos dans la lutte contre le terrorisme sont renforcées par des patrouilles menées par les Forces Armées Maliennes (FAMAs).
D’après nos sources, les actions conjointes menées par les FAMAs et les dozos ont beaucoup affaibli les forces de frappe des terroristes. D’ailleurs, un camp militaire existe actuellement à Saye.
Un responsable des ‘’chasseurs dozos’’ a tenu à démentir les allégations selon lesquelles, leurs actions sont dirigées contre les peulhs.
« Nous avons même des peulhs dozos parmi nous. Si notre combat était dirigé contre les peulhs, pourquoi nous laisserions des peulhs dans les villages pour aller combattre les terroristes ailleurs. Si c’était le cas, on aurait commencé par les peulhs sur place qui vivent dans nos villages. Nous n’avons rien contre les peulhs. Ce sont ceux qui se reprochent quelque chose qui prennent généralement la fuite devant nous ou nous traitent de tous les noms », a-t-il précisé.
M.D
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Axe Ké-Macina-Djenné: Le parcours de combattant
Construite vers les années 2002-2003, la route reliant Ké-Macina dans la région de Ségou à Djenné dans la région de Mopti connaît aujourd’hui un niveau de dégradation qui dépasse tout commentaire. La route est devenue pratiquement impraticable surtout pendant cette période d’hivernage.
En effet, c’est surtout pendant l’hivernage qu’il est plus difficile d’emprunter cette voie d’une importance capitale car reliant la ville de Ké-Macina à certaines localités de l’inter-fleuve comme Souley-Sarro, Berta, Kerta, Saye, Matomo, etc. Tous les jours, à cause de la dégradation très avancée de la route, des véhicules surtout les camions tombent en panne. Face à cette situation qui n’émeut guère les autorités, les populations qui n’ont d’autres choix essayent de s’organiser pour que la circulation ne s’arrête pas sur cette route. Ainsi, de temps en temps, les jeunes remplissent les trous et autres nids de poule avec du gravier ou du banco. Ces mesures bien qu’éphémères permettent aux usagers de continuer à circuler difficilement et aux commerçants de faire la navette entre les différentes localités que cette route relie. Sur l’axe San-Sy-Saye-Djénné, c’est aussi la même situation. Là aussi, ce sont les populations elles-mêmes qui s’organisent pour remplir les nombreux trous qui compliquent la circulation. Par exemple, dans la journée du dimanche 26 août dernier, les populations de Saye ont rempli les trous sur l’axe Saye-Matomo avec du banco. Et elles le font très souvent pour que la circulation bien que difficile ne s’arrête pas sur cette route très capitale pour la localité. Il est donc temps que le Ministère en charge du Désenclavement songe à cette route pour abréger la souffrance des populations.
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M.D
Source: Tjikan